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Les accidents de la route causés par des freinages fantômes sont en forte augmentation en France ces derniers mois. Un incident dramatique survenu récemment a mis en lumière ce problème, avec le témoignage poignant d’une automobiliste miraculée.
Témoignage d’une automobiliste
Juste après son accident, Joanna Peyrache a photographié son véhicule à moitié détruit. « On voit que la voiture est dans l’autre sens par rapport à l’autoroute », explique-t-elle. Elle a été percutée par l’arrière alors que sa voiture freinait brutalement sans qu’elle n’appuie sur la pédale. « Ma voiture a freiné très fort. Et en environ trois secondes, elle s’est retrouvée à l’arrêt sur l’autoroute. La seule chose que j’ai eu le temps de faire, c’est de dire : ‘qu’est-ce qui se passe, ma voiture freine’. Et j’ai vu que la voiture de derrière allait nous rentrer dedans », se souvient Joanna.
Des blessures légères mais des questions persistantes
Heureusement, les passagers ont subi des blessures légères, mais Joanna souhaite des réponses. La justice refuse d’expertiser sa voiture, ce qui l’a poussée à lancer un appel à témoignages. En moins d’un mois, elle a reçu plus de 300 réponses d’autres victimes partageant des expériences similaires. « Il y a plusieurs marques qui reviennent. La seule récurrence, entre guillemets, c’est que ce sont des véhicules qui sont équipés de systèmes d’aide à la conduite, de systèmes d’aide au freinage », note-t-elle.
Des accidents tragiques et des appels à l’action
Parmi ceux qui l’ont contactée se trouve Aurélie Tormos, une ingénieure en agroalimentaire. Elle a vécu un accident similaire il y a un an et demi, au cours duquel son amie, assise à côté d’elle, a perdu la vie. Bien qu’elle ait été condamnée pour homicide involontaire, Aurélie veut sensibiliser les fabricants. « On ne pourra pas changer le passé, ça ne la fera pas revenir. Mais par contre, on peut permettre que son accident soit comptabilisé dans les défauts techniques et ne pas attendre qu’il y ait 18 morts pour réagir », déclare-t-elle.
Réponses des fabricants et enjeux de sécurité
France Télévisions a contacté les fabricants des voitures des deux femmes. Seul Stellantis a répondu : « Le système de freinage d’urgence se déclenche quand le conducteur n’a pas vu ou identifié un obstacle ou un danger. Il est conçu, homologué et fonctionne uniquement pour cela. » Ce dispositif est obligatoire sur toutes les voitures depuis un an. Cependant, de nombreux experts automobiles reconnaissent que le système peut parfois s’activer à tort. « Peut-être un objet, un bout de pneu éclaté sur l’autoroute, pour lui, c’est un obstacle. Donc tout n’est pas complètement fiable », explique Grégory Pelletier, expert automobile et directeur de la rédaction de L’Argus.
Que faire en cas de dysfonctionnement ?
Si vous remarquez des dysfonctionnements de votre freinage automatique, il est conseillé de le désactiver temporairement et de consulter un garagiste pour éviter tout risque d’accident.