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Le ministre de la Justice du Sud-Soudan, Joseph Queng, a annoncé ce jeudi la mise en examen de Riek Machar, vice-président, pour des chefs d’accusation graves incluant meurtre, trahison et crimes contre l’humanité. Selon les autorités, ces accusations font suite à des attaques menées par la milice dite de « l’Armée blanche » dans l’État du Haut-Nil.
Les accusations formulées
Le ministère de la Justice indique que Riek Machar et sept autres personnes, parmi lesquelles l’ancien ministre du Pétrole Poth Kang Chol, sont visés par des poursuites liées à des opérations militaires récentes.
Parmi les chefs d’accusation, la déclaration officielle cite :
- meurtre et actes de violence entraînant la mort de soldats ;
- trahison contre l’État ;
- crimes contre l’humanité et violations graves du droit international humanitaire.
Le communiqué précise que ces actes comprennent la profanation de cadavres, la persécution de civils et des agressions visant des travailleurs humanitaires.
Contexte : résidence surveillée et tensions politiques
Les autorités affirment que la milice de l’Armée blanche a agi sur ordre de Riek Machar, qui est placé en résidence surveillée depuis la fin mars. Cette mesure intervient dans un contexte de lutte de pouvoir avec le président Salva Kiir Mayardit.
Les tensions en cours menacent de compromettre l’accord de paix signé en 2018 entre les principaux protagonistes.
Pour en savoir plus sur les protagonistes cités :
- Riek Machar
- Salva Kiir Mayardit
Attaque du mois de mars : bilan et accusations
La plainte du ministère se fonde notamment sur une attaque perpétrée en mars contre une base militaire dans l’État du Haut-Nil. Selon la même source, l’assaut aurait entraîné la mort d’environ 250 soldats.
Le texte officiel évoque des « violations effroyables » des Conventions de Genève et du droit international humanitaire.
Une alliance inattendue et une coordination militaire
Ces événements interviennent après la formation d’un rapprochement entre Riek Machar et la Front national de salut dirigé par le général Thomas Cirillo, mouvement qui rejette l’accord de paix.
Un correspondant d’Al Jazeera rapporte que cette alliance s’est matérialisée par une coordination militaire impliquant des attaques contre des positions de l’armée gouvernementale.
Les opérations ont visé des zones de l’Ouest-Équatoria et les environs de la capitale Juba, accentuant les craintes quant à la stabilité du cessez-le-feu.
Héritage du conflit : rappel des violences passées
Le pays porte encore les séquelles de la guerre civile de 2013 à 2018, au cours de laquelle les forces loyalistes et les troupes opposées dirigées par Riek Machar se sont affrontées.
Cette période de conflit a causé la mort d’environ 400 000 personnes et a profondément fragilisé les institutions et la cohésion nationale.
Enjeux et répercussions
Les poursuites contre Riek Machar risquent d’envenimer une situation déjà instable et de compliquer les perspectives d’une application durable de l’accord de paix de 2018.
Les prochaines étapes judiciaires et la réaction des différents acteurs politiques et militaires détermineront l’évolution de la crise et son impact sur la sécurité régionale.