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Accusations de pillage par les Forces de soutien rapide au Soudan
La chaîne « Médecins du Soudan » a accusé les Forces de soutien rapide soudanaises de piller et de voler des pharmacies ainsi qu’un hôpital dans la région d’Hilalia, située dans l’État de la Jazira. Ils ont également empêché le personnel médical de secourir les blessés, appelant à sauver les civils en raison du siège imposé par ces troupes depuis deux semaines.
La chaîne a condamné le siège de la région d’Hilalia et a dénoncé ce qu’elle décrit comme des actes de « meurtre et de pillage contre des civils sans défense ». Elle a demandé aux organisations internationales d’ouvrir un pont humanitaire et d’évacuer les civils de la zone.
Augmentation des décès et conditions insoutenables
Selon l’agence de presse française, la commission préparatoire du syndicat des médecins a accusé les Forces de soutien rapide d’avoir volé toutes les possessions des habitants d’Hilalia, retenant les habitants et ne leur permettant de sortir qu’après avoir payé des « sommes énormes ».
La commission a précisé que le nombre de décès augmente rapidement, ajoutant que « certains des retenus ont perdu la vie après avoir été contraints de consommer des grains de blé contaminés ou de boire de l’eau non potable ». D’autres souffrent de diarrhées aqueuses et sont soupçonnés d’être atteints de choléra, sans bénéficier d’aucune aide médicale.
Accusations mutuelles et violences
Le ministère des Affaires étrangères soudanais a accusé les Forces de soutien rapide d’avoir causé la mort de 120 civils dans l’État de Jazira en l’espace de deux jours, tandis que ces dernières ont accusé l’armée d’avoir tué 60 civils lors d’une attaque aérienne dans le nord du Darfour.
Dans un communiqué, le ministère a déclaré que les Forces de soutien rapide « ont causé » la mort de ces civils par balles ou en raison de l’intoxication alimentaire, du manque de soins médicaux ou à cause du siège qu’elles imposent à la ville d’Hilalia depuis deux semaines.
Une situation alarmante
Le communiqué a également mentionné que ce qu’il a qualifié de « massacre horrible » par les Forces de soutien rapide dans l’État de Jazira coïncide avec une « campagne de représailles brutales similaire contre les villageois sans défense dans le nord du Darfour ».
Le mois dernier, l’État de Jazira, contrôlé par l’armée, a connu la mort d’au moins 200 personnes, selon des sources médicales et des militants, avec un déplacement de 135 000 personnes selon les Nations Unies.
Récemment, les Forces de soutien rapide ont intensifié leurs attaques dans l’État de Jazira après qu’un de leurs chefs ait fait défection pour rejoindre l’armée.
Des allégations d’agression et de souffrances humaines
Aujourd’hui, les Forces de soutien rapide ont affirmé que plus de 60 civils ont été tués et des centaines blessés lors d’une attaque aérienne de l’armée sur un centre d’accueil pour les déplacés dans le nord du Darfour.
Le porte-parole des Forces de soutien rapide a déclaré sur leur compte officiel Telegram que cette attaque était un « agression malveillante » contre une école accueillant plus de 35 familles déplacées dans la ville d’Al-Kouma.
Contexte du conflit
Les combats au Soudan ont éclaté à la mi-avril 2023 entre l’armée dirigée par le président du Conseil de transition, Abdel Fattah al-Burhan, et les Forces de soutien rapide, auparavant dirigées par son ancien adjoint, Mohamed Hamdan Dagalo « Hemedti ».
Cette guerre a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé plus de 11 millions de Soudanais et causé, selon les Nations Unies, l’une des pires crises humanitaires de l’histoire moderne, avec des accusations mutuelles entre les deux parties du conflit d’avoir commis des crimes de guerre en visant des civils et en empêchant l’aide humanitaire.