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De minuscules balises GPS, vendues quelques dizaines d’euros, sont devenues l’arme discrète des voleurs de voitures et de motos : balises GPS, vol de voiture, traçage clandestin figurent désormais parmi les techniques dénoncées par les forces de l’ordre, qui alertent sur une recrudescence de ces dispositifs collés sous un châssis ou glissés dans une roue pour suivre une cible avant de la dérober.
Bouches‑du‑Rhône : balises GPS, vol de voiture, traçage clandestin en plein essor
Sur des vidéos publiées par des particuliers sur les réseaux sociaux, des conducteurs découvrent des dispositifs fixés sur leur véhicule — sous la carrosserie, près du réservoir ou à l’intérieur d’une roue. Ces éléments, de la taille d’une pièce de monnaie et conçus initialement pour retrouver des clés ou des bagages, sont détournés et permettent de localiser un véhicule en temps réel.
Près de Marseille, une opération policière a récemment permis de démanteler un trafic portant sur plusieurs centaines de voitures. Sept individus ont été interpellés. Sur des images de vidéosurveillance, un officier commente : « On voit les deux malfaiteurs qui rentrent dans le parking souterrain d’une résidence. En réalité, l’un d’eux ne regarde que son smartphone. Dès qu’il repère la cible sur son écran, il lève les yeux et retrouve directement le véhicule. » Quelques minutes plus tard, les voleurs repartent avec la voiture équipée du traceur.
La méthode est devenue systématique : un voleur fixe une balise GPS sur un véhicule convoité — parfois sur la roue d’une moto. Le propriétaire ne remarque rien, mais son engin est localisé en permanence. Le vol n’a lieu que lorsqu’un acheteur est trouvé, permettant aux malfaiteurs d’opérer « à la demande ».
Mode opératoire et découvertes : près de 900 balises GPS en un an
Selon les autorités, l’utilisation de ces traceurs a explosé dans la région Provence‑Alpes‑Côte d’Azur : en un an, près de 900 balises GPS ont été découvertes. Ces appareils bon marché, vendus quelques dizaines d’euros, sont faciles à dissimuler et rendent possible un repérage précis sans effraction ni confrontation.
Fabien Nicoletti, coordinateur du groupe de lutte contre le trafic automobile à Vitrolles, explique la logique des voleurs : « L’intérêt pour ces malfaiteurs, c’est de travailler efficacement et rapidement dans des lieux souvent exposés au regard du public. Ils ne peuvent pas se permettre de perdre du temps et d’être vus ». La tactique réduit le risque pour les auteurs et accélère la mise sur le marché des véhicules dérobés.
Côté technologie, certains téléphones détectent automatiquement la présence d’objets inhabituels. Benoît Grunenwald, expert en cybersécurité chez Eset France, précise : « Un AirTag non lié à votre compte est proche de vous. Êtes‑vous sûr que vous n’êtes pas suivi ? »
Les forces de l’ordre recommandent une vigilance accrue : inspecter régulièrement le dessous de son véhicule, les roues et les zones peu visibles, en particulier si le véhicule appartient aux modèles les plus prisés par les voleurs. Un examen périodique peut permettre de repérer une balise avant qu’elle ne serve au repérage et au vol.
Consignes pratiques et suites judiciaires récentes
Les autorités rappellent que la découverte d’un traceur doit conduire à informer la police et à éviter toute confrontation avec d’éventuels auteurs. Les enquêtes récentes, comme celle menée près de Marseille, montrent que ces réseaux sont organisés et opèrent sur de larges volumes de véhicules.
En attendant des évolutions législatives ou technologiques, la préconisation des services de sécurité reste simple : vigilance individuelle, contrôle fréquent du véhicule et signalement rapide à la police en cas d’objet suspect. Les dispositifs de localisation grand public, conçus pour la commodité, peuvent ainsi devenir des outils de criminalité si leur présence sur un véhicule n’est pas justifiée.