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Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a présenté ce jeudi 24 juillet son plan de lutte contre les mortiers d’artifices, qu’il décrit comme « des armes de prédilection de ces barbares » visant les forces de l’ordre et les pompiers. Un projet de loi sera prochainement proposé pour renforcer les sanctions à leur encontre.
Un engagement fort contre les mortiers d’artifice
Bruno Retailleau a dévoilé depuis un commissariat du 20e arrondissement de Paris les trois grands axes de sa stratégie contre les mortiers d’artifices. Ces annonces ont été faites lors d’une remise de médaille à un policier blessé par l’une des explosions survenues suite à des violences lors du sacre du PSG en Ligue des champions.
« On a ici la France qui s’engage contre la France qui s’ensauvage. La France des héros contre la France des salauds », a déclaré le ministre, déplorant « une jeunesse désinhibée et décivilisée ».
Renforcer les contrôles
Le premier axe de ce plan concerne le développement des contrôles à travers tout le pays pour détecter ces mortiers d’artifices avant leur utilisation. Accompagné du préfet de police de Paris, Laurent Nunez, Bruno Retailleau a souligné la nécessité de ces mesures, surtout après des saisies importantes réalisées autour du 14 juillet.
De 2022 à 2024, l’utilisation de ces engins a augmenté de 150%. Les récents contrôles ont permis la saisie de 11.068 mortiers et l’interpellation de 170 personnes.
Des sanctions plus lourdes
Bruno Retailleau souhaite également « renforcer » les sanctions. Selon lui, les peines actuelles ne sont « pas suffisamment lourdes et dissuasives ». À la rentrée, il proposera un texte de loi pour punir de manière plus sévère la vente de mortiers dangereux aux non-professionnels, avec une peine d’un an de prison, et de trois ans si l’acheteur est mineur. Les détenteurs de mortiers d’artifices, si leur achat visait à « la destruction de biens d’autrui » ou « l’attaque de vies humaines », pourraient encourir des peines de trois à cinq ans de prison.
Renforcer la coopération européenne
Enfin, le ministre a évoqué la nécessité de renforcer la coopération entre les pays européens sur cette question. « Ces armes ne tombent pas du ciel, mais viennent souvent de Chine et passent par plusieurs pays européens comme la Pologne et la République Tchèque », a-t-il précisé.
Lors d’une récente réunion avec ses homologues européens, il a proposé plusieurs mesures, dont l’harmonisation de la catégorisation des mortiers d’artifices à l’échelle européenne pour améliorer leur traçabilité et renforcer les contrôles. Il envisage également d’interdire les engins les plus dangereux en révisant la directive européenne actuelle de manière plus stricte.