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Conséquences de la défaite des forces rapides au Soudan
Les récents développements des confrontations entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide, qui se sont intensifiées sur tous les fronts de combat depuis le début de cette année, ont conduit le 11 janvier à une défaite des Forces de soutien rapide face à l’armée soudanaise dans l’État de la Jamaïque, avec un progrès notable à Khartoum Bahri et à la raffinerie d’Al-Jili, l’un des principaux bastions des Forces de soutien rapide dans la capitale.
Le leader des Forces de soutien rapide, Mohamed Hamdan Daglo, connu sous le nom de « Hemedti », a reconnu dans un enregistrement audio la défaite de ses troupes dans l’État de la Jamaïque, déclarant : « Nous avons perdu une manche, mais nous n’avons pas perdu la bataille ».
Il avait déjà fait des déclarations similaires après la défaite de ses forces lors de la bataille de Jebel Moya en octobre de l’année dernière, promettant de reprendre la région, ce qui ne s’est pas materialisé.
Le regain de contrôle de l’armée soudanaise sur la ville de Wad Madani est une consécration des victoires qu’elle a remportées dans plusieurs régions de l’État de la Jamaïque, qui était sous le contrôle des Forces de soutien rapide, marquant ainsi la récupération totale de l’État de la Jamaïque et de l’État de Sennar au centre du Soudan.
Progrès de l’armée soudanaise à Khartoum
À Khartoum, l’armée continue de progresser dans le sud et l’ouest d’Omdurman, ainsi que dans le nord et le centre de Khartoum Bahri. Dans le Darfour, l’armée et les forces alliées ont fait des avancées significatives, notamment avec l’invasion de la région d’Al-Zurq au nord du Darfour le mois dernier, une zone fortifiée qui sert de base logistique essentielle pour les Forces de soutien rapide.
De plus, les tentatives répétées des Forces de soutien rapide de prendre le contrôle de la ville de El Fasher, capitale du Darfour, ont échoué, et les opérations d’approvisionnement aérien venant de l’extérieur des frontières ont connu des revers. Plusieurs avions étrangers chargés d’armements et de fournitures destinées aux Forces de soutien rapide se sont écrasés à l’aéroport de Nyala, dans le sud du Darfour, sous les frappes de l’aviation soudanaise, affaiblissant ainsi leur capacité à mener des attaques pour récupérer les territoires perdus.
État des forces de soutien rapide
Cette situation met en évidence le faible positionnement militaire des Forces de soutien rapide sur tous les fronts, tandis que, parallèlement, la position de l’armée soudanaise et de ses alliés sur le terrain se renforce.
Dans ce contexte, une question cruciale se pose : quel sera le sort de l’initiative turque face à ces développements qui ont clairement modifié l’équilibre des pouvoirs entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide, favorisant l’armée soudanaise ?
Lorsque cette initiative a été annoncée et acceptée par le Soudan, les Forces de soutien rapide contrôlaient de vastes zones de l’État de la Jamaïque et exerçaient une forte emprise sur plusieurs régions de Khartoum. On croyait largement que l’initiative turque garantirait cette situation, permettant ainsi d’entrer en négociations. Cependant, le retard dans la publication de l’annonce officielle de l’acceptation des parties à l’initiative soulève des interrogations.
Analyse des positions militaires
Pour analyser le sort de l’initiative turque, il est nécessaire d’examiner les positions militaires de chaque partie. Du côté du gouvernement soudanais, sa position militaire semble solide après la libération de l’État de la Jamaïque, un point stratégique qui facilite le contrôle des lignes d’approvisionnement. Cette victoire offre un moral élevé à l’armée, renforçant sa capacité à poursuivre sa campagne contre les Forces de soutien rapide.
Le général Abdel Fattah al-Burhan, président du Conseil de souveraineté et commandant en chef de l’armée, a déclaré après la libération de Wad Madani : « Nous reprendrons et purgerons chaque pouce de notre terre des milices des Forces de soutien rapide ».
La libération de Wad Madani aidera également l’armée soudanaise à déconcentrer les Forces de soutien rapide autour de Khartoum, réduisant ainsi leurs mouvements et leur permettant de les cerner davantage, comme cela a été fait dans l’État de la Jamaïque.
Situation politique des Forces de soutien rapide
Du côté des Forces de soutien rapide, la situation militaire et politique est à son point le plus faible. Elles ont perdu l’État de la Jamaïque, ce qui limite leurs capacités d’expansion vers l’est et le nord, les rendant vulnérables à l’armée soudanaise.
Politique, les excès de violence, les massacres et les violations des droits humains ont grandement diminué le soutien populaire en faveur des Forces de soutien rapide, ce qui se traduit par une perte de soutien d’acteurs politiques influents. Récemment, un conseiller senior des Forces de soutien rapide a renoncé à son affiliation à cette organisation peu de temps avant la libération de Wad Madani, tandis que les campagnes de soutien sur les réseaux sociaux pour les Forces de soutien rapide se sont considérablement réduites.
Perspectives de l’initiative turque
En tenant compte des circonstances des deux côtés, il semble que l’importance de l’initiative turque pourrait diminuer aux yeux du gouvernement soudanais, qui pourrait privilégier une issue militaire décisive sur le terrain. Même si des négociations au travers de l’initiative turque venaient à se dessiner, ce serait dans un contexte de force et de victoire, permettant des manœuvres plus flexibles.
Pour les Forces de soutien rapide, elles pourraient être plus encline à se tourner vers la négociation, espérant tirer parti de l’initiative turque pour obtenir ce qu’elles n’ont pas pu conquérir par la force. Il est à craindre que l’initiative turque perde de sa pertinence si les victoires de l’armée soudanaise continuent dans les jours à venir, réduisant l’intérêt de l’armée pour cette initiative et plaçant les Forces de soutien rapide dans une position difficile pour négocier en cas de défaite.