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La journaliste Sarah Daniel rappelle la tragédie persistante au Soudan, en particulier dans la région du Darfour, et affirme que la chute d’El-Fasher aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) constitue une preuve accablante de l’incapacité du système international à prévenir ou protéger.
Le siège et la chute d’El-Fasher
Selon L’Obs, El-Fasher a résisté pendant 18 mois à un siège caractérisé par la faim, les bombardements et l’isolement avant de tomber aux mains des RSF dirigées par Mohamed Hamdan Dagalo, connu sous le nom de « Hamidti ». La prise de la ville s’est soldée par l’assaut de l’hôpital ultime, où des blessés et des personnels soignants ont été tués.
Points clés :
- Durée du siège : environ 18 mois.
- Attaque finale : intrusion dans l’hôpital principal et exécutions rapportées.
- Commandement : forces conduites par Hamidti, figure centrale des RSF.
Héritage des milices : continuité des méthodes
La journaliste souligne que les RSF sont l’héritier direct des milices Janjawid, responsables des premières atrocités au Darfour il y a vingt ans. Ces violences avaient alors causé la mort de plus de 300 000 personnes.
Observations :
- Mêmes méthodes de violence ciblée contre les civils.
- Utilisation d’armements plus sophistiqués et financements extérieurs.
- Accusations de transferts d’armes via la Libye, selon des rapports onusiens.
Effondrement des forces régulières et contexte de guerre civile
En parallèle, l’armée soudanaise sous le commandement d’Abdel Fattah al-Burhan s’affaiblit dans un affrontement interne avec Hamidti. Les deux camps se disputent un État exsangue, menant à une guerre civile qui a fait des milliers de morts et des millions de déplacés.
Parallèlement, des enquêtes de la Cour pénale internationale portent sur des allégations de crimes de guerre et de violations massives des droits, aggravant la crise de légitimité et la fragmentation du pouvoir.
Preuves documentées, absence d’intervention
La chroniqueuse rappelle que les événements étaient prévisibles et largement documentés. Images satellitaires et rapports d’universitaires, notamment de l’université de Yale, montraient clairement un encerclement et une stratégie délibérée de privation alimentaire autour d’El-Fasher.
Malgré ces éléments factuels, la communauté internationale n’est pas intervenue de manière décisive.
Pourquoi le monde est resté silencieux ?
Selon l’analyse publiée, l’indifférence s’explique par plusieurs facteurs convergents :
- Le Soudan n’est pas perçu comme une puissance stratégique ni comme un centre médiatique majeur.
- La tragédie ne touche pas directement les intérêts économiques, commerciaux ou migratoires des grandes puissances.
- Les rivalités régionales transforment le Darfour en théâtre de conflits extérieurs, aux dépens des populations civiles.
L’échec des institutions internationales
La situation reflète, d’après l’article, l’effondrement de mécanismes internationaux incapables d’agir efficacement :
- Les Nations unies, entravées par les veto, peinent à prendre des mesures communes.
- Les organisations humanitaires manquent de financements et d’accès pour protéger les civils.
- L’Union africaine apparaît divisée et souvent absente face à l’escalade.
Concurrence médiatique et détournement de l’attention
L’opinion publique mondiale est, selon l’auteure, absorbée par d’autres conflits — notamment Gaza — ce qui réduit la visibilité de la crise soudanaise. De leur côté, des capitales africaines privilégient le neutralisme diplomatique, dissimulant ainsi leur propre incapacité à agir.
Ce contexte a offert à Hamidti l’opportunité de transformer des affrontements tribaux en une stratégie plus large mêlant terreur et épuration.
Le prix payé par les civils
Les civils restent les premières victimes de cette convergence de facteurs. Mort, déplacement massif, et destruction des infrastructures sanitaires figurent parmi les conséquences immédiates.
En résumé :
- Déplacements internes et exil massif des populations.
- Détérioration de l’accès aux soins et à l’aide humanitaire.
- Risque de répétition des crimes et d’impunité durable.
Une tragédie annoncée et documentée
L’article conclut sur l’idée que le massacre d’El-Fasher n’a pas été un choc imprévu : il aurait été « annoncé et documenté pas à pas », puis toléré par un silence mondial choisi plutôt qu’imposé par l’ignorance.
Le Soudan revit ainsi, selon la journaliste, les scènes du Darfour d’il y a vingt ans : même brutalité, mêmes auteurs, même mutisme international — signe, estime-t-elle, du recul de la conscience internationale et de l’échec de la justice globale.
Pour en savoir plus sur le contexte et les acteurs mentionnés :
- Région du Darfour : aljazeera.net/encyclopedia – Darfour
- El-Fasher : aljazeera.net/encyclopedia – El-Fasher
- Forces de soutien rapide (RSF) : aljazeera.net/encyclopedia – RSF
- Hamidti (Mohamed Hamdan Dagalo) : aljazeera.net/encyclopedia – Hamidti
- Janjawid : aljazeera.net/encyclopedia – Janjawid
- Forces armées soudanaises : aljazeera.net/encyclopedia – Forces armées soudanaises
- Abdel Fattah al-Burhan : aljazeera.net/encyclopedia – Abdel Fattah al-Burhan
- Cour pénale internationale : aljazeera.net/encyclopedia – CPI
- Crimes de guerre : aljazeera.net/encyclopedia – Crimes de guerre
- Nations unies : aljazeera.net/encyclopedia – ONU
- Union africaine : aljazeera.net/encyclopedia – Union africaine
- Gaza (contexte médiatique concurrent) : aljazeera.net/encyclopedia – Gaza