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Un expert en déminage de l’ONG Humanity & Inclusion, Nick Orr, avertit que le désamorçage mines Gaza nécessitera au moins 20 à 30 ans en l’absence d’un vaste et rapide effort d’ingénierie international. Il souligne l’ampleur de la pollution par les munitions non explosées et qualifie la bande de Gaza de « champ de mines ouvert », rendant toute intervention de sécurité longue et complexe.
État des lieux et estimations
Selon les estimations du bureau de liaison gouvernemental de Gaza, plus de 20 000 pièces d’obus non explosés sont disséminées dans le territoire, soit en moyenne près de 58 pièces par kilomètre carré — un niveau record comparé à d’autres zones de conflit, d’après les Nations unies.
Les données onusiennes indiquent que la quantité totale de munitions non explosées dans l’ensemble du secteur pourrait dépasser 7 000 tonnes, réparties de façon inégale entre les gouvernorats. Le principal danger après la fin des hostilités est tout ce qui reste enfoui sous les décombres.
Répartition géographique des risques
Le nord de la bande de Gaza figure parmi les zones les plus contaminées. On estime que quelque 3 000 tonnes de munitions se concentrent notamment à Beit Lahia (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/5/18/%D8%A8%D9%8A%D8%AA-%D9%84%D8%A7%D9%87%D9%8A%D8%A7), Beit Hanoun (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/5/19/%D8%A8%D9%8A%D8%AA-%D8%AD%D8%A7%D9%86%D9%88%D9%86-%D8%A8%D9%88%D8%A7%D8%A8%D8%A9-%D8%BA%D8%B2%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%B4%D9%85%D8%A7%D9%84%D9%8A%D8%A9-%D9%88%D8%A3%D8%B1%D8%B6) et Jabalia (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/1/8/%D9%85%D8%AE%D9%8A%D9%85-%D8%AC%D8%A8%D8%A7%D9%84%D9%8A%D8%A7), ainsi que dans les zones frontalières.
Le centre du territoire est aussi affecté : les camps de réfugiés de Nuseirat (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/4/16/%D8%A7%D9%84%D9%86%D8%B5%D9%8A%D8%B1%D8%A7%D8%AA-%D8%AB%D8%A7%D9%84%D8%AB-%D8%A3%D9%83%D8%A8%D8%B1-%D9%85%D8%AE%D9%8A%D9%85%D8%A7%D8%AA-%D8%A7%D9%84%D9%84%D8%A7%D8%AC%D8%A6%D9%8A%D9%86-%D9%81%D9%8A), Al-Maghazi (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/5/24/%d9%85%d8%ae%d9%8a%d9%85-%d8%a7%d9%84%d9%85%d8%ba%d8%a7%d8%b2%d9%8a-%d8%a3%d8%ad%d8%af-%d8%a3%d8%b5%d8%ba%d8%b1-%d9%85%d8%ae%d9%8a%d9%85%d8%a7%d8%aa-%d9%82%d8%b7%d8%a7%d8%b9-%d8%ba%d8%b2%d8%a9) , Al-Bureij (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/5/21/%D9%85%D8%AE%D9%8A%D9%85-%D8%A7%D9%84%D8%A8%D8%B1%D9%8A%D8%AC-%D9%84%D8%A7%D8%AC%D8%A6%D9%88%D9%86-%D9%8A%D8%AE%D9%86%D9%82%D9%87%D9%85-%D8%A7%D9%84%D8%A7%D8%AD%D8%AA%D9%84%D8%A7%D9%84) et Deir al-Balah (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/5/22/%d8%af%d9%8a%d8%b1-%d8%a7%d9%84%d8%a8%d9%84%d8%ad-%d9%85%d8%b1%d9%83%d8%b2-%d8%a7%d9%84%d9%85%d8%ad%d8%a7%d9%81%d8%b8%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d9%88%d8%b3%d8%b7%d9%89-%d9%81%d9%8a-%d9%82%d8%b7%d8%a7%d8%b9).
Khan Younes est signalée comme l’une des zones les plus contaminées, avec environ 2 000 tonnes de munitions non explosées, dont le nettoyage pourrait prendre plus de 12 ans en raison de l’intensité des destructions (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/4/21/%D8%AE%D8%A7%D9%86-%D9%8A%D9%88%D9%86%D8%B3-%D8%AB%D8%A7%D9%86%D9%8A-%D8%A3%D9%83%D8%A8%D8%B1-%D9%85%D8%AF%D9%8A%D9%86%D8%A9-%D8%A8%D9%82%D8%B7%D8%A7%D8%B9-%D8%BA%D8%B2%D8%A9).
Au sud, les forces d’occupation ont laissé environ 800 tonnes de munitions non explosées dans la région de Rafah (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/12/7/%D8%B1%D9%81%D8%AD-%D9%81%D9%84%D8%B3%D8%B7%D9%8A%D9%86).
Obstacles techniques et logistiques
Nick Orr met en avant plusieurs obstacles majeurs :
- La destruction massive complique l’accès et l’extraction des munitions enfouies.
- Le matériel spécialisé nécessaire pour le déminage ne peut pas être introduit librement dans la bande de Gaza.
- Le niveau de pollution par les mines et autres restes explosifs est très élevé, exigeant des mesures de sécurité que les équipes locales ne sont pas en capacité de mettre en place seules.
Sans une intervention d’ingénierie internationale rapide et à grande échelle, le temps requis pour rendre les zones sûres restera extrêmement long.
Conséquences humaines et besoins urgents
Les données de la base onusienne indiquent que plus de 53 personnes ont été tuées et des centaines ont été blessées par des restes d’armes liés à deux ans de guerre à Gaza. Les organisations humanitaires estiment toutefois que le bilan réel pourrait être bien plus élevé.
Certaines estimations précisent que les équipes de secours auraient besoin d’au moins dix ans pour enlever les munitions concentrées dans certaines zones du nord, tandis que d’autres secteurs pourraient exiger plusieurs décennies de travail méthodique.
En parallèle du déminage systématique, la recherche et l’enlèvement des engins qui n’ont pas explosé restent des opérations longues et dangereuses, nécessitant des ressources, des équipements spécialisés et une coordination internationale renforcée.
Intervention prévue et capacités locales
Nick Orr, qui a visité Gaza à plusieurs reprises pendant le conflit, fait partie d’une équipe de sept personnes de Humanity & Inclusion. Cette équipe doit, selon lui, commencer la semaine prochaine à identifier les restes de guerre au sein des infrastructures essentielles, comme les hôpitaux et les boulangeries.
Ces premières missions d’évaluation sont cruciales pour planifier des opérations de déminage ciblées et pour prioriser la protection des civils et la réouverture progressive des services essentiels.
Points clés
- Un expert estime que le désamorçage mines Gaza prendra de 20 à 30 ans sans intervention internationale massive.
- Plus de 20 000 pièces non explosées sont signalées, avec une répartition inégale et des concentrations élevées dans le nord et à Khan Younes.
- La quantité totale de munitions non explosées pourrait dépasser 7 000 tonnes sur l’ensemble du territoire.
- Les opérations exigent du temps, des équipements spécialisés et une coordination internationale pour être menées en toute sécurité.