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Un expert militaire, le colonel de brigade Hatim Karim Al‑Falahi, alerte sur la faible compétence des réservistes israéliens envoyés pour renforcer les forces engagées à Gaza, estimant qu’ils seront rapidement soumis à un fort phénomène d’usure. Son analyse rejoint les préoccupations exprimées par le chef d’état‑major israélien Eyal Zamir. Selon la radio de l’armée israélienne, quelque 40 000 réservistes doivent être déployés aujourd’hui dans le cadre de l’opération dite « Arabat Gedon 2 ».
Mobilisation prévue et répartition des tâches
La radio militaire précise que la vague de réservistes sera répartie entre les lignes de front, les bases, les services de renseignement et l’armée de l’air. Environ la moitié des effectifs devrait remplacer les unités régulières sur les fronts, tandis que l’autre moitié prendra en charge des postes de commandement et des fonctions de soutien.
Le déploiement s’inscrit dans une opération nommée « Arabat Gedon 2 » et vise en particulier à accroître la présence sur le théâtre de Gaza (Gaza).
Analyse du colonel Al‑Falahi : limites des réservistes
Le colonel Al‑Falahi explique que l’appel aux réservistes vise d’abord à dégager les unités régulières lourdement sollicitées pour leur permettre de se concentrer sur plusieurs théâtres à la fois. Il mentionne notamment les fronts en Syrie, au Liban et le front principal que constitue, selon l’armée israélienne, la bande de Gaza.
Il met toutefois en garde : les nouvelles recrues du réserviste manquent d’expérience et de compétence au combat, ce qui les rendra vulnérables face à des engagements prolongés.
- La mobilisation permettrait de constituer jusqu’à cinq brigades destinées à combattre à Gaza et à s’efforcer de contrôler le terrain.
- Parallèlement, l’armée espère combler des déficits dans l’aviation, le renseignement et le soutien logistique.
Problèmes matériels et besoins opérationnels
Selon l’expert, l’armée israélienne souffre de nombreux manques : équipement, véhicules, munitions et surtout effectifs spécialisés. Les unités du génie sont particulièrement affectées, et le besoin de tireurs d’élite formés se fait fortement sentir.
Même si les carences matérielles étaient en partie comblées, Al‑Falahi estime que le facteur temps reste déterminant. Les effectifs amenés par la réserve nécessitent une expérience de combat difficile à acquérir rapidement, et qui ne saurait égaler celle des forces régulières.
Conséquences stratégiques et position du chef d’état‑major
Le colonel rappelle que le chef d’état‑major Eyal Zamir a lui‑même reconnu le caractère contraint de l’engagement en déclarant que « l’armée mène une guerre qu’elle ne veut pas ». Zamir est conscient des faiblesses structurelles et opérationnelles auxquelles l’armée est confrontée.
Parmi les signes d’alerte cités figurent la baisse des capacités, des performances combattantes en deçà des attentes, ainsi que des incidents graves au sein des rangs, dont des suicides et des refus d’obéir de la part de réservistes. Pour ces raisons, Zamir privilégie une montée en puissance progressive plutôt que l’appel massif et immédiat de grandes unités de réserve.
Le chef d’état‑major refuse également, selon l’analyse, l’instauration d’un régime militaire permanent sur la bande de Gaza, insistant sur une approche graduelle et contrôlée de l’opération (Eyal Zamir).
Enjeux pour l’évolution du conflit
Le recours massif aux réservistes pose la question de la durabilité des opérations et du coût humain à venir. Si les réservistes israéliens à Gaza ne peuvent atteindre le niveau requis, les autorités militaires devront adapter leurs choix tactiques et temporels.
La suite des événements dépendra de la capacité de l’armée à combler ses lacunes tout en préservant l’efficacité et la cohésion de ses forces sur plusieurs fronts.
Pour lire davantage de contextes sur la ville de Gaza et les développements locaux, voir la fiche consacrée à la ville de Gaza : Gaza (ville).