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Guerre imminente entre les États-Unis et la Chine : analyse
En février dernier, le nouveau président américain, Donald Trump, et son administration ont décidé d’imposer des droits de douane sur toutes les importations d’acier et d’aluminium en provenance de Chine. Cette mesure constitue le premier ciblage de la Chine par l’administration Trump durant son mandat.
Pékin est le premier producteur d’acier au monde. Bien que les États-Unis importent peu d’acier directement de Chine depuis les droits de douane imposés par Trump lors de son premier mandat, maintenus par l’administration de Joe Biden, l’acier chinois trouve toujours son chemin vers les États-Unis via d’autres pays. Certains de ces produits sont achetés par des nations étrangères et réexpédiés vers l’Amérique.
Réponse de la Chine
Comme prévu, la réponse de la Chine n’a pas tardé. Pékin a annoncé qu’il imposerait des droits de douane de 15 % sur les importations américaines de poulet, de blé, de maïs et de coton, et de 10 % sur les viandes rouges et les produits laitiers. Cela annonce davantage de tensions commerciales entre les deux pays.
Cette guerre des tarifs reflète des craintes américaines claires face à la montée économique de la Chine, après près de vingt ans de croissance spectaculaire et durable qui a fait de Pékin un concurrent sérieux pour les États-Unis en tête de l’économie mondiale. Selon les données de la Banque mondiale pour 2023, le produit intérieur brut de Pékin s’élève à 17,8 trillions de dollars, contre 27,7 trillions de dollars pour les États-Unis.
Conflit et domination
Cette compétition économique cache un conflit politique plus vaste sur l’identité de celui qui dominera le système mondial dans les décennies à venir. Depuis la chute de l’Union soviétique au début des années 1990, les États-Unis ont exercé une domination mondiale sans partage, sans que personne ne conteste cette hégémonie.
Cependant, la stratégie de sécurité nationale américaine reconnaît aujourd’hui que la Chine est l’unique acteur ayant « la volonté et la capacité » de changer le système mondial. Ce qui aggrave la situation du point de vue américain, c’est que cet acteur vient d’un milieu politique et culturel complètement différent de l’espace occidental qui a dominé les valeurs et systèmes mondiaux au cours des dernières décennies.
Dans ce contexte, le conflit entre Washington et Pékin n’est pas simplement une lutte entre deux puissants éléphants se déplaçant sur l’échiquier international ; c’est une compétition qui redéfinit le monde tel que nous le connaissons, suscitant ainsi un grand intérêt dans le domaine des études des relations internationales.
Théorie de la réalité offensive
Alors que la Chine avance rapidement pour devenir une puissance mondiale, l’intérêt pour la théorie développée dans les années 1990 par le politologue américain John Mearsheimer, connue sous le nom de « réalisme offensif », augmente. Cette théorie prédit un avenir pessimiste pour le système international en général et pour le conflit américano-chinois en particulier.
Les théoriciens des relations internationales se divisent actuellement en deux courants principaux : le courant réaliste et le courant idéaliste. Les partisans de l’idéalisme croient que le conflit pour le pouvoir ou la guerre n’est pas une condition naturelle des relations entre États, tandis que les réalistes insistent sur la nature compétitive et conflictuelle du système international.
La tragédie de la politique des grandes puissances
John Mearsheimer souligne que le système international est caractérisé par cinq traits fondamentaux qui font du conflit pour le pouvoir le moteur principal de la politique des États. La première de ces caractéristiques est le caractère anarchique du système international, qui signifie qu’il n’existe pas d’autorité supérieure empêchant un État d’attaquer un autre.
Les États doivent compter sur eux-mêmes pour protéger leur existence. En outre, la deuxième caractéristique est que seuls les « grandes puissances » possèdent une puissance militaire offensive significative, ce qui accroît la concurrence entre elles. La troisième caractéristique est l’absence de moyens pour les États de vérifier les intentions des autres, ce qui les plonge dans un état constant de suspicion.
Les ambitions de la Chine
Selon Mearsheimer, la Chine, en tant que puissance mondiale montante, suit les mêmes étapes que les États-Unis des décennies auparavant. Pékin aspire à devenir la puissance dominante dans son voisinage régional, mais se heurte à l’influence américaine à travers des régions comme Taïwan et la Corée du Sud.
Historiquement, les relations sino-américaines ont connu de nombreux tournants, depuis la victoire des communistes en 1949 jusqu’à l’établissement de relations diplomatiques dans les années 1970. Au fil du temps, la Chine a entamé une transformation économique qui a conduit à des taux de croissance impressionnants.
Perspectives d’un conflit
Alors que la Chine continue de renforcer ses capacités militaires, notamment sa marine et son aviation, le monde observe avec inquiétude la possibilité d’un affrontement direct avec les États-Unis. La dynamique actuelle pourrait conduire à une situation où les deux puissances se retrouveraient en compétition directe pour l’influence mondiale.
Alors que certains analystes estiment que des alternatives pacifiques pourraient émerger, d’autres, comme Mearsheimer, avertissent que les tensions croissantes pourraient mener à un conflit inévitable. L’avenir du monde pourrait dépendre des choix stratégiques effectués par les dirigeants américains et chinois au cours des prochaines années.