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Israël : objectifs militaires et stratégiques en Syrie révélés

by Sara
Israël, Syrie

Israël : objectifs militaires et stratégiques en Syrie révélés

Depuis le printemps 2011, l’escalade des opérations militaires en Syrie a offert à Israël l’opportunité d’étendre ses activités sécuritaires et militaires sur le territoire syrien. L’intervention israélienne est devenue plus importante et plus vaste qu’auparavant.

Avant 2011, Israël avait déjà réalisé plusieurs opérations, dont des frappes aériennes sur un camp palestinien à Ain al-Sahib près de Damas en 2003, le bombardement d’un réacteur nucléaire secret à Deir ez-Zor en 2007 et l’assassinat du dirigeant du Hezbollah Imad Moughniyeh à Damas en 2008. Ce dernier ne sera reconnu qu’en 2024 par l’ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert.

Les frappes israéliennes ont repris en 2013, mais étaient sporadiques, se limitant à une ou deux opérations par an. En revanche, elles se sont intensifiées en 2018 et 2019, devenant un événement mensuel après 2020, voire hebdomadaire ou quotidien, suite à la réorientation de la guerre israélienne de Gaza vers le Liban dans la seconde moitié de 2024.

Objectifs des frappes israéliennes

Les frappes israéliennes sur le sol syrien au cours des deux dernières décennies ont été motivées par les dangers perçus par Israël. Malgré les engagements des régimes d’Assad père et fils à respecter les accords de cessez-le-feu, Tel Aviv n’a jamais été rassurée sur sa sécurité nationale, se fiant à la surveillance constante et à l’espionnage.

Avec l’expansion des opérations militaires contre le Hezbollah au Liban, l’intervention israélienne en Syrie a également augmenté, se manifestant principalement par des bombardements aériens. L’un des principaux objectifs d’Israël en Syrie est l’élimination des leaders du Hezbollah.

Leaders du Hezbollah au sein de la Syrie

Israël a maintenu un intérêt pour l’élimination des dirigeants du Hezbollah en Syrie depuis avant 2011, intensifiant ces efforts par la suite. Un rapport publié par le Financial Times en septembre 2024 souligne que l’implication du Hezbollah aux côtés du régime syrien dans la répression des manifestations a facilité l’accès des services de renseignement israéliens à ses dirigeants.

Israël croit que cibler ces leaders pourrait conduire à la destruction du Hezbollah, et il est donc probable que le rythme des assassinats au sein du groupe augmente, offrant à la coalition Netanyahu des victoires symboliques alors que les avancées militaires au Liban se heurtent à des obstacles.

Présence du Hezbollah en Syrie

Israël craint que, parallèlement à la destruction des infrastructures du Hezbollah au Liban, le groupe ne réorganise ses forces en Syrie. Les frappes israéliennes visent donc non seulement l’élimination des dirigeants lors de leurs réunions, mais également la surveillance des rassemblements et des camps d’entraînement.

Depuis 2012, le Hezbollah a développé une version syrienne de ses opérations, en s’appuyant sur des communautés chiites et en recrutant dans d’autres régions. Ces rassemblements sont clairement des cibles pour Israël, en raison de leur proximité avec des éléments et des leaders venant du Liban.

Les Gardiens de la Révolution iranienne en Syrie

Tel Aviv considère la menace venue de Gaza et du Liban comme partie intégrante de la guerre contre l’Iran. Ainsi, la volonté d’Israël d’éloigner le Hamas et le Hezbollah de ses frontières est aussi importante que celle d’empêcher les Gardiens de la Révolution iranienne de s’installer près des hauteurs du Golan.

Les arrangements supervisés par la Russie dans le sud de la Syrie reposent sur une promesse de Moscou à Tel Aviv de maintenir cette région sans forces iraniennes sur une distance de 100 kilomètres. Israël insiste également sur le retrait complet des forces iraniennes de la Syrie, ce qui implique que les opérations contre les Gardiens de la Révolution se poursuivront sur l’ensemble du territoire syrien, en commençant par les zones les plus sensibles.

Les leaders des mouvements de résistance palestinienne

Malgré les destructions massives infligées par Israël à Gaza et en Cisjordanie, l’élimination des leaders des mouvements de résistance palestinienne en Syrie et au Liban reste un objectif traditionnel pour le gouvernement Netanyahu. La Syrie a été historiquement un refuge pour ces dirigeants, en particulier après que Hafez al-Assad leur ait ouvert ses portes en opposition à l’Accord d’Oslo en 1993.

Bien que le mouvement Jihad islamique ait réussi à maintenir sa présence en Syrie, le Hamas a souffert du mécontentement du régime syrien. En novembre 2024, le Jihad islamique a annoncé la perte de deux de ses leaders lors d’une frappe israélienne, ce qui indique que tout mouvement des leaders palestiniens restants sera un objectif évident pour le gouvernement israélien.

Objectifs militaires sensibles

Outre l’élimination des dirigeants, les frappes israéliennes ciblent ce que Tel Aviv perçoit comme des menaces directes à sa sécurité. La plupart de ces cibles sont directement liées à l’influence iranienne en Syrie. Bien que la relation entre Moscou et Tel Aviv ait évolué, les accords russo-israéliens demeurent relativement intacts, Israël n’attaquant pas directement les installations militaires russes.

Les principaux objectifs des frappes aériennes israéliennes incluent :

  • Les centres de recherche scientifique, soupçonnés d’être des laboratoires de production d’armes chimiques.
  • Les systèmes de défense antiaérienne iraniens et les radars de surveillance.
  • Les dépôts d’avions sans pilote et leurs installations d’entretien.
  • Les installations de développement de missiles et de systèmes de guidage.

Objectif stratégique majeur

Les objectifs militaires mentionnés précédemment sont devenus tactiques à la suite des événements d’octobre 2023. Israël continue d’œuvrer pour son objectif stratégique principal : rendre les pays voisins totalement exempts de toute entité menaçant sa sécurité nationale.

Israël, ayant échappé à une crise existentielle en octobre 2023, n’est pas disposé à prendre le risque de permettre à ses ennemis de se renforcer à ses frontières. La stratégie de Netanyahu vise à expulser le Hezbollah du sud du Liban et à établir un ordre régional sans lien avec l’Iran en Syrie et au Liban.

Le régime syrien comprend que les équilibres de pouvoir ont changé et qu’il ne pourrait pas se distancer complètement du camp de résistance dirigé par l’Iran. Des messages d’avertissement ont été envoyés par Tel Aviv, signalant une période potentiellement plus directe dans leur communication.

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