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Les services de renseignement allemands (BND) alertent sur un risque croissant d’escalade imminente dans les relations avec la Russie, mettant en garde contre la possibilité d’une confrontation chaude en Europe. Le président du BND, Martin Yegger, a déclaré devant les députés du Bundestag que « nous ne devons pas partir du principe qu’une attaque russe éventuelle n’interviendra pas avant 2029 ; nous nous trouvons déjà aujourd’hui à l’intérieur du cercle de feu ».
Cette mise en garde intervient dans un contexte d’inquiétude sécuritaire grandissante au sein de l’OTAN et des États européens, où la frontière entre paix et guerre semble s’estomper. Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a récemment averti que la Russie pourrait être en mesure, d’ici 2029, de frapper militairement des territoires alliés de l’OTAN.
Tests et objectifs
Selon Martin Yegger, la Russie chercherait à éprouver les limites de l’Occident et à saper les structures collectives de sécurité. L’objectif visé serait de déstabiliser les démocraties européennes, de diviser les sociétés et d’instiller la peur.
Il a ajouté que la stratégie russe tendrait à pousser une Europe paralysée par la peur et l’impuissance vers une forme de reddition auto-infligée. La volonté serait aussi de rendre dépendante une Europe économiquement avancée vis-à-vis de Moscou.
- Tester la cohésion et les réactions des Alliés.
- Déstabiliser les systèmes politiques et sociaux européens.
- Affaiblir économiquement et politiquement les États pour accroître l’influence russe.
Récemment, le ministère allemand de la Défense a signalé la présence de drones dans l’espace aérien autour de l’aéroport de Munich, provoquant l’interruption temporaire de ses activités. Des incidents similaires ont été rapportés dans plusieurs aéroports européens.
Accusations et craintes
Le climat d’alerte a été renforcé par les accusations portées par des responsables européens. Le ministre polonais des Affaires étrangères, Radosław Sikorski, a accusé la Russie de mener une « guerre hybride » contre l’Europe sans engagement direct sur le champ de bataille.
Sikorski a évoqué des pratiques qu’il qualifie d’« terrorisation » des villes ukrainiennes par des missiles et des drones, et il a pointé du doigt une série d’activités déstabilisatrices en Europe.
- Opérations d’information et cyberattaques ciblant la sécurité des États.
- Espionnage, sabotages et incendies criminels volontaires.
- Envoi présumé d’équipes d’assassinat et utilisation d’agents pour dissimuler des actes dangereux à bord d’avions civils.
- Violations de l’espace maritime et aérien de pays de l’OTAN.
Tensions et réponses européennes
Les accusations s’inscrivent dans un contexte de tensions persistantes entre Moscou et plusieurs États européens, qui rapportent des incursions dans leur espace aérien, notamment en Pologne, au Danemark et en Norvège. La Russie dément la responsabilité de ces incursions.
Face à ces menaces perçues, les responsables européens ont discuté de mesures de renforcement sur l’aile est de l’OTAN. L’objectif est de déployer un dispositif de défense mieux adapté pour contrer la menace que représentent les drones et autres actions de déstabilisation.
- Renforcement des capacités de surveillance et d’interception.
- Coordination accrue entre alliés pour détecter et neutraliser les drones non identifiés.
- Renforcement des défenses terrestres et aériennes sur le flanc oriental de l’OTAN.
Dans ce contexte, la perspective d’un conflit entre l’Allemagne et la Russie — et plus largement d’un conflit impliquant des territoires de l’OTAN — suscite des discussions intenses au sein des instances politiques et militaires. Le terme « conflit Allemagne Russie » réapparaît dans les analyses comme un risque que les gouvernements s’efforcent désormais de prévenir et de contenir.