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La Corée du Nord a récemment annoncé le lancement de deux missiles de croisière stratégiques depuis un sous-marin, marquant une avancée militaire significative au sein de son arsenal. Cette opération survient dans un contexte de tension accrue avec les États-Unis et la Corée du Sud, qui s’apprêtent à débuter des exercices militaires conjoints de grande envergure.
Développement des missiles de croisière en Corée du Nord
En septembre 2021, la Corée du Nord avait déjà fait état d’un essai réussi d’un système de missile de croisière d’attaque terrestre d’une portée de 1500 km, qualifié de « stratégique ». Ce missile aurait été développé à partir d’un engin à lancement aérien de type Kh-35, d’origine russe. Cette avancée technologique rapide s’inscrit dans le cadre d’un plan quinquennal lancé par le régime nord-coréen.
Depuis lors, d’autres tirs de missiles de croisière ont eu lieu, notamment en octobre 2022 et en février 2023, introduisant le modèle « Hwasal-2 » avec une portée accrue de 2000 km. Ce type de missile pose des défis supplémentaires pour les forces militaires sud-coréennes et japonaises, en raison de leur trajectoire et de leur manœuvrabilité rendant leur détection et interception plus difficiles.
Le lancement récent depuis le sous-marin 8.24 Yongung
Alors que les forces américaines et sud-coréennes se préparaient pour l’exercice « Freedom Shield 23 », la Corée du Nord a revendiqué le lancement de deux missiles de croisière stratégiques depuis le sous-marin « 8.24 Yongung », naviguant dans la baie de Kyongpho, près de Sinpo. Selon l’agence officielle KCNA, ces missiles ont volé pendant près d’une heure, parcourant 1500 km avec une trajectoire en forme de huit avant d’atteindre leurs cibles.
La KCNA a déclaré que cet essai avait permis de confirmer la fiabilité du système d’armement et souligné que la capacité d’attaque des sous-marins représente une des principales forces de dissuasion nucléaire de la Corée du Nord.
Réactions et analyses
Bien que la Corée du Sud ait observé ces tirs, l’état-major interarmées sud-coréen a précisé que les détails fournis par Pyongyang ne correspondaient pas entièrement aux informations recueillies. Les autorités militaires sud-coréennes poursuivent l’analyse afin d’évaluer l’exagération potentielle des annonces nord-coréennes.
Le sous-marin 8.24 Yongung, d’un déplacement de 2000 tonnes et d’une longueur de 68 mètres, est un modèle expérimental de type « Sinpo », réputé pour avoir réalisé des tirs de missiles balistiques mer-sol par le passé, bien que ces essais n’aient jamais été confirmés de manière indépendante.
Implications régionales
Si les affirmations de Pyongyang sont vérifiées, ce lancement de deux missiles de croisière par un sous-marin représenterait une première pour la Corée du Nord. En effet, jusqu’à présent, le 8.24 Yongung n’avait été capable de tirer qu’un seul missile à la fois. Peu de pays, en dehors de la Russie, de la France et des États-Unis, possèdent des capacités similaires en matière de missiles de croisière lancés depuis des sous-marins.
Selon Kim Yong-hyun, professeur à l’Université Dongguk de Séoul, les sous-marins et les missiles de croisière qu’ils peuvent lancer sont particulièrement difficiles à détecter, ce qui complique les efforts de défense. Cela souligne la nécessité pour les nations voisines de renforcer leurs capacités de surveillance et de réponse.
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