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L’Europe cherche à réduire sa dépendance militaire envers les USA
Les doutes concernant l’engagement de l’administration du président américain Donald Trump à défendre l’Union européenne ont poussé ce bloc à envisager la création d’un nouveau réseau de satellites pour fournir des renseignements militaires. Ces incertitudes ont été accentuées par le retrait temporaire de l’administration Trump du partage d’informations avec l’Ukraine, incitant ainsi l’Union européenne à intensifier ses efforts pour établir ce nouveau système afin de diminuer sa dépendance vis-à-vis des États-Unis.
Objectifs du nouveau système de satellites
Ce système vise à remplacer partiellement les capacités américaines, surtout après que la suspension par Trump de l’échange d’informations avec l’Ukraine en mars a mis en lumière la dépendance de l’Europe envers l’Amérique.
Andrius Kubilius, le commissaire à la défense et à l’espace de l’Union européenne, a déclaré dans une interview au Financial Times : « Compte tenu des changements dans la situation géopolitique, la Commission européenne envisage d’élargir ses capacités en matière de satellites pour améliorer le soutien au renseignement géospatial pour la sécurité. »
Il a précisé que le nouveau réseau de satellites sera utilisé pour détecter les menaces, telles que le mouvement de troupes, et pour coordonner les opérations militaires, ajoutant que l’Union a besoin d’un réseau qui complète d’autres programmes utilisés pour la navigation et la surveillance terrestre.
Technologie et coûts
Cette nouvelle infrastructure devra produire des informations à un rythme plus rapide que le système Copernicus, qui surveille le changement climatique et les catastrophes naturelles, mais ne fournit des images qu’environ toutes les 24 heures.
Kubilius a reconnu que le projet serait coûteux et prendrait beaucoup de temps à réaliser. Il a mentionné qu’il demanderait aux États membres s’ils souhaitaient un « modèle commercial temporaire », soulignant qu’il vise à établir un système défini comme un service gouvernemental pour la surveillance de la terre.
Il a ajouté que ce système espéré « bénéficiera d’une technologie avancée et d’une grande disponibilité des données, et fonctionnera en orbite basse », tout en notant que ces réseaux nécessiteront des dizaines de satellites.
Délais et financement
Le timing de cette annonce intervient avant le lancement d’un plan de défense européen prévu pour la semaine suivante. La Commission a alloué 150 milliards d’euros (1 euro = 1,09 dollar) sous forme de prêts aux États membres, leur permettant d’exclure certaines dépenses militaires de leurs règles financières, ce qui leur permettra de s’engager jusqu’à 650 milliards d’euros supplémentaires.
Le plan, dont a pris connaissance le Financial Times, permettra aux États membres de demander l’achat d’armes auprès de la Commission, en regroupant les commandes pour garantir de meilleurs prix. Toutefois, la Commission n’a pas encore précisé comment les dépenses seront régulées, bien que la présidente Ursula von der Leyen ait déclaré que les fonds devraient être dépensés pour des produits européens.
Collaboration internationale et stratégies
Kubilius a indiqué que les pays concernés par ce plan « comprendront la Norvège et, je l’espère, le Royaume-Uni », ajoutant que la Turquie « est encore en discussion ». Il a aussi souligné que le Premier ministre polonais Donald Tusk, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l’Union européenne, a rencontré le président turc Recep Tayyip Erdoğan le 13 mars, ce qui représente un « symbole clair ».
Les fonds pourraient également être utilisés pour acheter des armes à l’Ukraine pour ses forces armées, avec des prix moitié moins élevés que ceux des armements occidentaux, ce qui soutiendrait également l’économie ukrainienne.
Kubilius a affirmé que le plan mettra en lumière les domaines stratégiques où les pays de l’Union européenne dépendent fortement des États-Unis, tels que les capacités de transport aérien, le ravitaillement en vol et l’alerte et le contrôle aériens. De plus, un système de défense antimissile sera priorisé, dont le coût pourrait atteindre 500 milliards d’euros.
Questions sur la mise en œuvre
Concernant les modalités de mise en œuvre, il s’est demandé : « Allons-nous développer cette défense aérienne pour chaque pays individuellement ou de manière collective ? » Il a répondu que « je pense qu’il est préférable d’avoir un système commun de coordination qui couvre tout le territoire de l’Union ».