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Libye : Italie libère un général accusé de crimes de guerre
La Cour d’appel de Rome a libéré le général libyen Osama Najim, également connu sous le nom de « l’Égyptien », après son arrestation à Turin, dans le nord de l’Italie, sur la base d’un mandat d’arrêt international émis par la Cour pénale internationale pour des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Arrestation et libération
Najim a été arrêté dimanche dernier suite à un avis émis par Interpol. Cependant, la Cour d’appel a décidé de le libérer en raison d’une « erreur de procédure » commise par le parquet.
Selon une source au bureau du procureur du Piémont, Najim a été arrêté sur la base d’un mandat d’arrêt international l’accusant d’avoir commis des actes de violence contre des détenus de la prison de Mitiga, à Tripoli.
Malgré cela, la Cour d’appel a rejeté la validité de l’arrestation, soulignant que les procédures n’étaient pas conformes à la législation italienne, notamment l’absence de consultation préalable avec le ministre de la Justice italien, Carlo Nordio.
Accusations de crimes de guerre
La Cour pénale internationale accuse Najim de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, y compris le viol et le meurtre, ainsi que d’utiliser des migrants détenus dans une « forme d’esclavage ».
L’ONG « Mediterranea Saving Humans » a noté que l’arrestation de Najim est intervenue après des années de plaintes et de témoignages de victimes présentés à la Cour.
Le journaliste italien Nello Scavo, qui a écrit sur Najim dans son livre « Les mains sur les garde-côtes », a décrit le général libyen comme « l’une des personnes capables de faire du chantage à l’Italie et à l’Europe à travers les bateaux ».
Réactions et implications
Scavo a allégué que Najim faisait passer des migrants de manière illégale des centres de détention à Tripoli vers la prison de Mitiga, où ils sont exploités pour le travail forcé.
De son côté, la police judiciaire libyenne a dénoncé l’arrestation de Najim, qualifiant l’événement de « déshonorant » sur son compte Facebook. Des rapports médiatiques ont indiqué que Najim se dirigeait vers Tripoli après sa libération.
En novembre 2022, le Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits de l’homme a déposé une plainte auprès de la Cour pénale internationale contre plusieurs hommes politiques européens pour complot avec les garde-côtes libyens afin de repousser illégalement les migrants.
Des observateurs estiment que l’affaire Najim pourrait constituer un tournant dans la manière dont la Cour traite les affaires de crimes de guerre liées à la migration.
Scavo a déclaré au « Guardian » : « Ce sera un tournant si un procès est ouvert devant la Cour pénale internationale, mais je crains que de nombreux pays aient peur de ce que Najim pourrait dire, car il représente des autorités ayant des relations avec l’Italie, Malte et l’Europe en général. »