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Le président Emmanuel Macron a alerté mercredi que les conflits contemporains se déroulent désormais dans l’espace et que « la guerre de demain » commencera à partir de ce théâtre. Il a mis en garde contre « la menace que représente la Russie » et annoncé une augmentation de plusieurs milliards d’euros des dépenses consacrées aux activités militaires spatiales.
Macron a précisé que l’espace n’est plus un refuge sécurisé mais qu’il est devenu une zone de combat, soulignant la nécessité d’anticiper une « guerre spatiale » à venir et de renforcer les capacités françaises pour y faire face.
Les déclarations de Macron à Toulouse
Lors d’un discours à Toulouse — pôle historique de l’aéronautique et du spatial français — le chef de l’État a déclaré : « La guerre d’aujourd’hui se joue dans l’espace, et la guerre de demain commencera dans l’espace. »
Il a ajouté que « l’espace n’est plus un sanctuaire sûr, il est devenu un champ de bataille », rappelant des activités de surveillance et d’hostilité attribuées à la Russie après son invasion totale de l’Ukraine en 2022 (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2010/12/15/%D8%A3%D9%88%D9%83%D8%B1%D8%A7%D9%86%D9%8A%D8%A7).
Macron a évoqué des manœuvres russes dans l’espace qui auraient visé des satellites français (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/3/9/%D8%A7%D9%84%D8%A3%D9%82%D9%85%D8%A7%D8%B1-%D8%A7%D9%84%D8%B5%D9%86%D8%A7%D8%B9%D9%8A%D8%A9), des brouillages massifs du signal GPS et des cyberattaques visant des infrastructures spatiales.
Il a aussi mis en garde contre « la menace russe choquante » liée à d’éventuelles armes nucléaires déployées dans l’espace, dont les conséquences seraient catastrophiques à l’échelle mondiale.
Pour répondre à ces risques, la France consacrera 4,2 milliards d’euros supplémentaires (4,9 milliards de dollars) aux activités militaires spatiales d’ici 2030, sans plus de détails pour l’instant.
Chef d’état-major : préparer les forces à un « choc »
Le chef d’état-major des armées, le général Fabien Mandon, a récemment insisté sur la nécessité pour les forces françaises d’être « prêtes à un choc dans trois ou quatre ans ». Il a présenté cette échéance comme un test essentiel pour la capacité de réaction des armées face à une Russie susceptible de « poursuivre la guerre sur notre continent ».
Le général Mandon, nommé à la tête des forces armées le 1er septembre dernier, a expliqué devant la commission de la défense à l’Assemblée que le scénario d’un test pourrait déjà se dérouler sous des formes hybrides, voire se transformer en conflit plus violent.
Cet impératif de préparation s’inscrit dans le cadre des efforts de réarmement menés par la France pour adapter ses forces aux menaces émergentes, notamment dans le domaine spatial.
Le chef d’état-major, Fabien Mandon, a ainsi mis en relief l’urgence de moderniser et de rendre résiliente l’architecture de défense française.
Contexte : réduction de la présence militaire française en Afrique
Ces annonces interviennent alors que la France voit son influence militaire diminuer dans plusieurs de ses anciens territoires d’intervention en Afrique.
Faits marquants :
- Remise cette année de la dernière base militaire française au Tchad (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/2/17/%D8%AA%D8%B4%D8%A7%D8%AF).
- Quatre pays — le Niger, le Mali, la République centrafricaine et le Burkina Faso — ont demandé le retrait des forces françaises en 2022-2023, dans un contexte de rapprochements signalés avec la Russie (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/2/17/%D8%B1%D9%88%D8%B3%D9%8A%D8%A7).
- Des négociations sont en cours avec le Sénégal pour un retrait des forces françaises d’ici la fin 2025.
- Paris réduit parallèlement sa présence militaire en Côte d’Ivoire et au Gabon, conformément à un plan de restructuration en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Cette réorientation stratégique complique la projection de puissance française tout en accentuant l’importance de nouvelles capacités — notamment spatiales — pour protéger les intérêts nationaux et alliés.
Enjeux et perspectives
Face à la montée des menaces dans l’espace, la priorité affichée consiste à renforcer la défense spatiale, assurer la sécurité des systèmes de navigation et des communications, et développer des capacités de riposte adaptées.
La notion de « guerre spatiale » impose une convergence des moyens militaires, civils et industriels autour d’une stratégie robuste, tant pour la dissuasion que pour la protection des infrastructures critiques.
Dans un contexte international tendu, ces décisions montrent la volonté de la France de s’inscrire dans une dynamique de sécurité renforcée, en coordination avec ses partenaires, pour prévenir et contrer des actions hostiles visant les espaces extra-atmosphériques.
