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Le ministre américain de la Défense, Beth Heigith, a perdu la confiance de nombreux hauts gradés, selon un rapport du Washington Times. La situation a plongé le Pentagone dans une crise interne marquée par des décisions controversées, des mises en scène publiques et une vague sans précédent de démissions et de limogeages. Cette perte de confiance au Pentagone soulève des inquiétudes sur la capacité de l’institution à préserver son expertise et son autorité, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
Discours à Quantico : un point de rupture
Le tournant s’est produit lors du discours prononcé par Heigith à la base de Quantico, en Virginie, le 30 septembre. Des généraux et des officiers supérieurs, appelés de leurs zones d’opération à travers le monde, attendaient des orientations stratégiques. Ils ont, selon plusieurs témoins, assisté à une allocution axée sur des aspects superficiels plutôt que sur la stratégie nationale de défense.
Plusieurs officiers ont qualifié le discours d' »humiliation » pour l’institution. Un général a été cité en déclarant : « S’il restait encore une part de confiance, elle est maintenant perdue pour toujours. »
Image illustrative du rassemblement à Quantico :
Critiques sur le ton et le contenu
Des officiers supérieurs ont estimé que le ministre affichait une mentalité de « jeune officier », préoccupé par des détails superficiels tels que la longueur de la barbe, la coupe de cheveux ou la forme physique des soldats. Ils regrettent que ces sujets aient été mis en avant au détriment des questions de sécurité nationale et de stratégie militaire.
Heigith a notamment affirmé que l’armée devait refléter « l’image du guerrier », critiquant les « barbus » et les « soldats en surpoids », et annonçant la fin des bureaux dédiés à la diversité et à l’inclusion. Ces propos ont été perçus comme inappropriés par plusieurs hauts gradés présents.
Des conséquences institutionnelles et humaines
Le rapport mentionne une hausse notable des démissions et des révocations au sein des rangs supérieurs, nuisant à la conservation d’expertises rares. Plusieurs officiers ont décrit la situation comme une « hémorragie » de talents uniques, provoquée par des décisions de personnel motivées par des considérations personnelles ou idéologiques.
Parmi les départs cités figurent la révocation de plus d’une douzaine de généraux depuis l’arrivée de Heigith, dont l’ancien chef d’état-major interarmées, le général Charles Brown. D’autres responsables ont pris leur retraite en milieu de mandat, ou ont démissionné de postes-clés, accentuant la désorganisation.
- Le chef de l’armée de l’air, le général David Allwin, a annoncé son départ anticipé.
- Le directeur de l’unité d’innovation de la défense, Doug Beck, a démissionné en août.
- L’amiral Alvin Holsey a pris sa retraite moins d’un an après sa nomination à la tête du commandement sud-américain.
Allégations de favoritisme et isolement décisionnel
Les critiques reprochent également au ministre de s’entourer d’un cercle restreint de proches, notamment le porte-parole du Pentagone Sean Barnell, sa conjointe et son frère, au détriment des consultations habituelles avec les experts militaires. Cette pratique serait contraire aux méthodes employées par ses prédécesseurs pour élaborer les politiques et nommer les postes clés.
Un ancien responsable du ministère a déclaré que, contrairement aux ministres antérieurs, Heigith ne tirerait pas pleinement parti des connaissances existantes au Pentagone lors de la formulation des décisions. En réponse, Barnell a encouragé ceux qui refusent les principes promus par le ministre — notamment l’idée d’une « esprit du combattant » — à démissionner s’ils ne s’y conforment pas.
Perceptions divergentes et perspectives
Les partisans de Heigith soulignent certains succès perçus, comme la hausse des taux de recrutement et le développement de drones légers. Ils considèrent ces éléments comme des signes positifs de sa direction. Toutefois, ses détracteurs estiment que ces avancées ne compensent pas les dommages structurels causés au Pentagone.
Des officiers interrogés évoquent un climat de peur et de suspicion au sein des états-majors, qualifiant la situation de « chaos de leadership sans précédent ». Certains chefs seraient écartés, retardés dans leurs promotions ou remerciés pour avoir exprimé des critiques professionnelles non alignées sur l’orientation politique du ministre.
Un officier en poste a résumé l’inquiétude : « J’espère que ce chaos est temporaire. Qui sait combien de temps Heigith restera en poste et combien de dégâts il pourrait encore causer ? »