Table of Contents
Réponse de la France aux déclarations turques sur la Syrie
Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, a réagi hier soir aux déclarations de son homologue turc, Hakan Fidan, qui a exclu tout rôle des troupes françaises en Syrie. Fidan a également demandé à Paris de reprendre ses citoyens emprisonnés dans ce pays, affirmant que ces combattants français « devraient être maintenus là où ils ont commis leur crime, sous surveillance des Kurdes ».
Barrot a précisé dans une interview accordée à la chaîne privée « LCI » que cette déclaration ne s’appliquait pas aux enfants, qui ne sont en aucun cas responsables des actes de leurs parents. Il a ajouté : « Chaque fois que cela a été possible, nous les avons rapatriés. Si cela est possible à nouveau, malgré les circonstances complexes, nous le ferons encore ».
Le ministre français a également indiqué avoir contacté son homologue turc pour lui rappeler que les intérêts de la Turquie, de la France et de l’Europe résident dans la garantie de la stabilité, de la souveraineté et de l’unité de la Syrie.
Les déclarations de Hakan Fidan
Hakan Fidan a rejeté hier tout rôle des troupes françaises en Syrie, considérant que les États-Unis sont le seul interlocuteur de son pays. Il a accusé Paris d’ignorer les préoccupations sécuritaires de la Turquie et l’a exhortée à reprendre ses citoyens emprisonnés pour les juger sur son territoire.
Lors d’une conférence de presse à Istanbul, Fidan a déclaré que la Turquie ne pourrait pas vivre sous une telle menace. « Nous avons dit cela de nombreuses fois : soit une autre partie prend cette mesure, soit nous le ferons nous-mêmes », a-t-il insisté.
Il a ajouté qu’il était « erroné » de demander aux Unités de protection du peuple kurde, considérées comme une organisation terroriste, de garder ces prisonniers en échange de soutien. Ces unités sont le pilier des Forces démocratiques syriennes (FDS).
Les préoccupations turques
Fidan a souligné que la France « a une politique qui ne repose pas sur le rapatriement des prisonniers affiliés à l’État islamique ». Il a affirmé que la sécurité de la Turquie était sa priorité, indiquant que son pays « dispose de la force, de la capacité et de la détermination pour éradiquer toutes les menaces existentielles à la source ».
Ces déclarations interviennent alors que Paris et Washington tentent de convaincre leur allié de l’OTAN de renoncer à une offensive contre les forces des FDS, que beaucoup en Occident considèrent comme cruciales pour empêcher le retour de l’État islamique.
Pourtant, la Turquie les voit comme une menace majeure en raison de leurs liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan, qui mène une insurrection armée contre Ankara depuis les années 1980.
Gestion des prisonniers en Syrie
Les Forces démocratiques syriennes gèrent des dizaines de prisons et de camps dans le nord-est de la Syrie, où des milliers de membres de l’État islamique et leurs familles sont détenus. Parmi les prisonniers, on trouve de nombreux citoyens français, aux côtés d’autres combattants étrangers, dont les pays sont profondément préoccupés par leur sort et hésitent à les rapatrier.
Malgré l’insistance de l’Occident sur le rôle crucial des FDS dans la lutte contre la résurgence des extrémistes, la Turquie considère ces forces comme des geôliers exagérant leur importance. Le mois dernier, Fidan a déclaré que le soutien occidental aux FDS vise uniquement à empêcher le retour de leurs citoyens dans leurs pays.
Dans une interview avec France 24, il a ajouté : « Malheureusement, nos amis américains et certains amis européens utilisent une organisation terroriste pour garder d’autres terroristes en prison ».