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Les autorités et les secours restent mobilisés face au risque d’incendie forêt Gironde : la préfecture a maintenu le niveau de vigilance « très élevé » (rouge, 4 sur 5) jusqu’à lundi soir, alors que la canicule et la sécheresse augmentent la probabilité de départs de feu dans le massif forestier.
incendie forêt Gironde : moyens déployés et prépositionnement
Le commandant Rémi Lassoureille, chef du groupement feux de forêt au Sdis de la Gironde, prévient qu’« une séquence très chaude et très sèche nous attend ce week‑end ». À ce niveau de risque très sévère, « un système de prépositionnement est déclenché dans le massif forestier de la Gironde, avec des moyens de lutte dédiés, en personnel et en matériel », explique l’officier.
Concrètement, « 310 sapeurs‑pompiers exclusivement consacrés au risque feux de forêts, et presque 200 véhicules mobilisés et prêts à intervenir sur tout départ de feu ». Depuis le 1er août, la disponibilité aérienne a été renforcée : six avions de type Air Tractor d’une capacité de 3 000 litres et un Dash de 10 000 litres sont positionnés pour intervenir rapidement selon l’évolution du niveau de risque.
Jusqu’à 20 départs de feu dans la journée
Ces derniers jours, le Sdis a dû faire face à « 20 départs de feu dans la journée », dont « au moins un par jour qui a nécessité la mise en place d’un dispositif de commandement renforcé et de nombreux moyens engagés, notamment des moyens aériens », souligne le commandant Lassoureille. Ce dispositif a permis de « limiter la surface des feux à un maximum de 15 hectares, pour l’instant ».
Lundi, le thermomètre a dépassé largement les 40 °C en Gironde et les conditions ont été qualifiées par les secours de comparables aux pires journées de 2022, année où des incendies ont ravagé 30 000 hectares de forêt. Le Sdis rappelle : « Nous entrons désormais dans un niveau de sécheresse sévère, et il faut rester humble face au risque d’incendie ».
Le commandant signale aussi que des départs de feu récents ont eu des conséquences importantes à proximité : des collègues charentais, à une trentaine de kilomètres au nord, ont dû gérer un important incendie dans la forêt de la Double qui a brûlé 200 hectares de végétation.
Par ailleurs, les orages ayant touché le département dans la nuit de mardi à mercredi font craindre que des impacts de foudre « génèrent des départs de feu qui s’enterrent et ressortent dans les jours à venir, en raison des très fortes chaleurs qui sont attendues », ajoute le Sdis.
Surveillance, patrouilles et prévention le long du littoral
La surveillance du massif girondin combine moyens humains, techniques et aériens. La protection a été renforcée par un système de vidéosurveillance couvrant 22 sites qui scrutent en continu la forêt, complété par des patrouilles de l’ONF.
Caroline Fourcade, chargée de mission risques naturels à l’ONF Landes‑Nord Aquitaine, détaille les patrouilles : « En alerte rouge, on a deux types de patrouilles, les PSC (patrouilles de surveillance et de contrôle) et les PSI (patrouilles de surveillance et d’intervention). Les PSC sont constitués de binômes de techniciens forestiers et font de la prévention, de la communication, voire de la verbalisation auprès du grand public. Les PSI sont composés, eux, d’ouvriers forestiers équipés de cuves de 600 litres d’eau, pour pouvoir intervenir sur feu naissant. »
Ces patrouilles opèrent principalement le long du littoral, dans un axe de 25 km de large, zone très fréquentée en été par les touristes. L’ONF rappelle la nécessité d’éviter tout apport de feu en forêt — mégots, réchauds, barbecues — et signale que les moteurs de véhicules constituent également des sources d’émission susceptibles d’enflammer la végétation sèche. En alerte rouge, certains massifs peuvent être fermés au public de 14h à 22h.
Les services forestiers réalisent aussi des relevés destinés à mesurer le stress hydrique et le taux d’humidité de différentes essences, données qui alimentent les analyses des prévisionnistes de Météo‑France.
Le commandant Rémi Lassoureille rappelle enfin que « 95 % des départs de feu sont liés à l’activité humaine, qu’il s’agisse d’accidents, d’imprudence, de négligence ou de malveillance ». « Il faut travailler sur les comportements, informer la population du niveau de vigilance, des restrictions, et que celle‑ci fasse preuve de responsabilité dans ses comportements, par rapport aux mégots, à l’usage du feu, aux travaux susceptibles de générer des points d’émission… » « Chacun est responsable », insiste le pompier.