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Tensions entre le Liban et Israël : le retrait des troupes en question
Le samedi, l’armée libanaise a accusé Israël de retarder son retrait des zones frontières au sud du Liban. Cette déclaration intervient après que le gouvernement israélien a confirmé qu’il ne réaliserait pas ce retrait d’ici dimanche, alors que la période de 60 jours stipulée dans l’accord de cessez-le-feu avec le Hezbollah arrive à son terme. Le président français, Emmanuel Macron, a appelé les parties concernées à respecter leurs engagements « dans les plus brefs délais ».
L’armée libanaise a affirmé qu’elle continue « à appliquer le plan opérationnel de renforcement de son déploiement dans la région au sud du Litani… depuis le premier jour de l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu, selon des étapes successives et définies », en coordination avec la commission quintuple supervisant son application et la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (UNIFIL).
Elle a ajouté : « Il y a eu un retard dans plusieurs étapes à cause du retard israélien dans le retrait, ce qui complique la mission de déploiement de l’armée, tout en soulignant qu’elle reste prête à achever son déploiement dès que l’ennemi israélien se retire ».
Cette déclaration est survenue après l’annonce du bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a indiqué que le retrait de ses troupes « se poursuivra » en coordination avec les États-Unis après la période de 60 jours, considérant que le Liban n’a pas respecté ses engagements « dans leur intégralité ».
Netanyahu a souligné que l’accord stipule « le déploiement de l’armée libanaise dans le sud du Liban » et impose « le retrait du Hezbollah au-delà du fleuve Litani ». Estimant que la réalité est contraire au texte, Israël « ne mettra pas en danger ses localités et ses citoyens, et atteindra les objectifs de la guerre dans le nord en permettant aux habitants de rentrer chez eux en toute sécurité ».
Entré en vigueur à l’aube du 27 novembre, cet accord a mis fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah, qui avait débuté par des échanges de tirs à la frontière en octobre 2023, dans le cadre du conflit à Gaza, et s’est intensifié en une confrontation ouverte à partir de septembre 2024, avec des opérations terrestres israéliennes.
Selon l’accord, négocié sous l’égide américaine, Israël doit retirer ses troupes du sud du Liban dans un délai de 60 jours, soit d’ici le 26 janvier, accompagné d’un renforcement du déploiement de l’armée libanaise et de la force UNIFIL. De plus, le Hezbollah doit retirer ses éléments et équipements et se retirer au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière, et démanteler toute infrastructure militaire restante dans le sud libanais.
Une commission quintuple, comprenant les États-Unis, la France, le Liban, Israël et l’UNIFIL, est chargée de surveiller le respect des termes de l’accord et de traiter les violations signalées par chaque partie. Les deux parties se sont déjà échangé des accusations de violation du cessez-le-feu.
Nouveau développement
Le samedi, la présidence libanaise a annoncé que le président de la République, Joseph Aoun, a poursuivi « ses contacts et consultations intensives pour suivre la situation dans le sud, à la lumière des developments et des pratiques israéliennes dangereuses ».
La présidence a précisé qu’Aoun a reçu un appel de son homologue français Emmanuel Macron, « au cours duquel il a présenté les developments dans le sud et les efforts déployés pour maîtriser l’escalade et trouver des solutions appropriées garantissant l’application de l’accord de cessez-le-feu, ainsi que les mesures nécessaires pour désamorcer la situation ».
Aoun a insisté auprès de Macron sur « la nécessité de contraindre Israël à appliquer les termes de l’accord afin de maintenir la stabilité dans le sud et de mettre un terme à ses violations répétées, notamment la destruction des villages voisins de la frontière sud et l’arrachage des terres, ce qui entravera le retour des habitants dans leurs zones ».
Macron a appelé samedi les parties concernées par l’accord de cessez-le-feu au Liban à respecter leurs engagements « dans les plus brefs délais ».
Le Palais de l’Élysée a souligné que Macron a rappelé que les engagements pris par les parties doivent être respectés au plus vite pour que le Liban puisse récupérer sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire. Il a réitéré l’engagement constant de la France à cet égard.
Macron a également salué « les progrès réalisés au cours des deux derniers mois, notamment grâce à l’engagement continu des forces armées libanaises dans l’exécution des conditions pour parvenir à un cessez-le-feu ».
Le Hezbollah a déclaré dans un communiqué publié jeudi que « tout dépassement de la période de 60 jours sera considéré comme une violation flagrante de l’accord et une agression supplémentaire à la souveraineté libanaise, ouvrant la voie à un nouveau chapitre d’occupation ».
Il a estimé que cela « doit être traité par l’État par tous les moyens et méthodes autorisés par les lois internationales pour récupérer et libérer le sol ».
Appels à la prudence
Selon l’agence nationale d’information libanaise, des personnes déplacées des zones frontalières ont reçu samedi « des appels sur leurs téléphones de différents numéros internationaux les priant, avec un accent arabe hésitant, de ne pas retourner dans leurs villages dimanche jusqu’à nouvel ordre, les avertissant à ce sujet ».
L’agence a également indiqué qu’une personne a été blessée dans la localité de Qantara, au sud du Liban, « par un tir de l’ennemi israélien », précisant que ce dernier a également fermé certaines entrées de villages « avec des barrages de terre pour empêcher les habitants d’y accéder », et a détruit les routes à l’entrée d’autres villages.
L’armée libanaise a exhorté samedi « les habitants à faire preuve de prudence avant de se diriger vers les zones frontalières sud, en raison de la présence de mines et d’objets suspects laissés par l’ennemi israélien ».
Elle a confirmé que ses unités travaillent « à réaliser le déminage, ouvrir les routes et traiter les munitions non explosées, surveillant la situation opérationnelle avec précision, surtout en ce qui concerne les violations continues de l’accord et les agressions contre la souveraineté du Liban, ainsi que la destruction d’infrastructures et les opérations de démolition et d’incendie dans les villages frontaliers par l’ennemi israélien ».
Un responsable militaire libanais a précisé que « les forces israéliennes n’ont pas achevé leur retrait du secteur oriental, car leur retrait du secteur central a été retardé après avoir achevé leur retrait du secteur occidental au début de janvier ».
La Maison Blanche a noté qu’une prolongation temporaire et courte du cessez-le-feu est nécessaire.
L’armée israélienne continue d’annoncer la réalisation d’opérations de fouille et de perquisition dans le sud du Liban. Elle a confirmé dans un communiqué vendredi « la découverte de plusieurs tunnels souterrains » appartenant au Hezbollah et leur destruction, ainsi que la saisie d’équipements militaires.