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Trump face à la guerre : Gaza et Yemen en ligne de mire

by Sara
Palestine, Yémen, États-Unis

La guerre de Trump : Gaza et Yémen en ligne de mire

La campagne militaire aérienne lancée par l’armée israélienne contre les civils et les infrastructures restantes à Gaza, le 18 mars 2025, peut être considérée comme le début d’une guerre, qu’elle soit longue ou courte. Cela peut également être perçu comme une surprise inattendue, ou attendue pour quiconque suit Netanyahu et son orientation politique et idéologique, ainsi que son insistance sur la guerre contre Gaza pendant quinze mois.

Le rôle de Trump dans le conflit

Quant à Trump, qui détient la décision de guerre ou de paix dans la bande de Gaza depuis avant son accession à la présidence américaine, il est logique de ne pas s’attendre à une telle escalade de sa part. En effet, il avait donné la priorité à l’arrêt des hostilités et à la libération de tous les prisonniers. Il a contraint Netanyahu à se soumettre à sa volonté et à signer un accord de cessez-le-feu, à contrecœur, le 17 janvier 2025, à Gaza.

Qu’est-ce qui a donc changé pour qu’il donne le feu vert à Netanyahu pour lancer l’attaque mentionnée, annonçant ainsi le retour de la guerre à Gaza? Cela se produit malgré l’absence d’une annonce formelle concernant la suspension des négociations pour appliquer l’accord de cessez-le-feu.

La dynamique des négociations

Le rôle des trois médiateurs, à savoir les États-Unis, l’Égypte et le Qatar, reste actif et continu d’un point de vue fondamental. Cependant, cela crée une contradiction avec le retour effectif à la guerre sur le terrain, accompagné d’une intensification qui dépasse le taux quotidien observé durant la phase précédente du conflit.

Ce qu’il faut comprendre dans cette campagne, dès son premier jour, et dans sa poursuite potentielle, c’est de déterminer ce qui a amené Trump à changer de position et à donner le feu vert à Netanyahu, qui a épuisé tous les moyens pour faire évoluer la position de Trump.

Les enjeux de la guerre et la réaction internationale

Le changement de position de Trump n’est pas un fait nouveau, ni hors de son caractère imprévisible. Toutefois, cette volte-face, en rapport avec cette question précise, nécessite une explication. De nombreuses tentatives ont été faites par Netanyahu et ses alliés américains pour éviter toute pression en faveur d’un cessez-le-feu avant que Trump ne prenne ses fonctions pour un second mandat, mais ces efforts ont échoué face à l’insistance sur l’arrêt des hostilités.

Il est indéniable que l’annonce du cessez-le-feu et le début de l’exécution de ses dispositions relatives aux prisonniers ont surpris Trump, compte tenu de l’ampleur de la victoire obtenue par la résistance, comme l’a exprimé le peuple en célébrant cet événement. Cela s’est également reflété par l’afflux de foules du sud vers le nord, ainsi que par la cérémonie de l’échange des prisonniers, qui a eu lieu progressivement.

Les conséquences d’une escalade militaire

Trump et ses conseillers sont fondamentalement biaisés en faveur de l’entité sioniste et ont été surpris par l’ampleur de la victoire, illustrée par le déferlement des foules et des armes. Ils ont été encore plus pris au dépourvu lorsqu’ils ont été contraints politiquement à mettre en œuvre le reste des dispositions de l’accord pour libérer tous les prisonniers détenus.

Le représentant de Trump, Weitzkopf, a tenté d’établir un nouvel accord pour la phase restante, annulant ce qui avait été convenu, notamment en ce qui concerne le retrait complet des forces d’occupation de toute la bande. Cependant, cette manœuvre a rapidement échoué en raison de son incompatibilité avec les termes de l’accord signé et de l’insistance du négociateur palestinien à faire respecter les engagements pris.

Vers une guerre contre l’Iran?

Trump et son émissaire ont alors découvert que le sort s’était retourné contre eux. La raison en est simple : il est impossible d’accomplir par la politique et la pression ce qui n’a pas été réalisé par la guerre et la confrontation durant quinze mois. Cela a conduit à un compromis de leur crédibilité, en particulier ce qu’a déclaré Trump sur son insistance à libérer tous les « otages » et à recourir à une politique de pression par la guerre et la destruction, répétant ainsi les politiques criminelles et sanglantes de Biden et Netanyahu.

Les défis à venir pour Trump

Trump se retrouvera face à une isolation internationale écrasante, comme en témoigne le quasi-consensus international qui a dénoncé le retour à la guerre et les crimes d’extermination depuis le premier jour de cette nouvelle escalade. Ce qui pourrait être le plus dangereux, c’est le recours de Trump à l’escalade militaire contre l’Iran ou à l’expansion de la politique de guerre, au lieu d’une politique de pression et d’une intensification des sanctions.

Il se retrouvera alors en échec sur les deux fronts, s’éloignant de l’objectif maximal et se détachant du « modéré » tout en négligeant le minimum de rationalité, que ce soit par la guerre ou les accords et les sanctions.

Une guerre inéluctable?

Dans ce contexte, Trump se retrouvera impliqué dans une guerre contre Gaza, sans parler de son conflit contre le Yémen, sans réussir à atteindre ses objectifs dans les deux cas. La résistance et le peuple de Gaza, ainsi que ceux du Yémen, ne se soumettront pas, le plaçant face à un choix : reculer ou entrer dans une guerre terrestre aux résultats incertains, avec des conséquences catastrophiques pour tous ses projets.

De plus, cette guerre, en particulier à Gaza, renforcera la dégradation de la réputation de l’entité sioniste, la présentant comme un État hors la loi, criminel de guerre, responsable d’exterminations et de destructions massives, méprisant le droit international et les valeurs humaines.

Un conflit inégal

Avec ses premières incursions militaires, Trump portera la honte sur sa réputation, sans parvenir aux résultats escomptés, tant que ceux qui font face à cette agression demeurent résolus et engagés pour une cause juste, sans changer de cap.

Enfin, pour la première fois, Trump sera confronté à une réalité juridique célèbre : « le sang l’emporte sur l’épée », alors qu’il s’attaque à un peuple opprimé défendant une cause juste et ne cédant pas face à l’agression et aux crimes d’extermination.

La guerre, tant qu’elle ne peut pas infliger de défaite militaire ou amener l’ennemi à se rendre, ne mène pas à la victoire si elle s’accroche au meurtre collectif et à la destruction, à moins de trouver une direction lâche ou faible prête à accepter la capitulation. Or, ces deux conditions sont absentes à Gaza et au Yémen.

source:https://www.aljazeera.net/opinions/2025/3/21/%d9%85%d9%82%d8%a7%d9%85%d8%b1%d8%a9-%d8%aa%d8%b1%d8%a7%d9%85%d8%a8-%d9%81%d9%8a-%d8%ba%d8%b2%d8%a9-%d9%88%d8%a7%d9%84%d9%8a%d9%85%d9%86

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