Home ActualitéSécurité et défenseWashington accuse les Forces de soutien rapide de crimes au Soudan

Washington accuse les Forces de soutien rapide de crimes au Soudan

by Sara
Soudan, États-Unis, Émirats arabes unis

Washington accuse les Forces de soutien rapide (RSF) d’être impliquées dans des atrocités contre des civils au Soudan et demande l’arrêt des livraisons d’armes les alimentant. Le sénateur Marco Rubio a imputé à ces forces la responsabilité de l’escalade meurtrière du conflit et a appelé à couper leurs approvisionnements en armes et en soutien financier.

Accusations américaines et demande d’arrêt des livraisons d’armes

En quittant une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 au Canada, Marco Rubio a déclaré aux journalistes : « Ce qui se passe là-bas est terrifiant ». Il a mis en cause les Forces de soutien rapide, engagées dans un conflit avec l’armée depuis avril 2023, et récemment parvenues à prendre le contrôle de la ville d’Al-Fashir à l’ouest du pays.

Rubio a expliqué que les Forces de soutien rapide ne disposent pas de capacités de production d’armes sur place et dépendent donc de financements et d’un appui extérieur. Il a affirmé que ces ressources proviennent « de certains pays » et que Washington entend s’entretenir avec eux pour leur faire comprendre les répercussions si les livraisons se poursuivent.

  • Les déclarations de Rubio sont intervenues alors que le conflit oppose la RSF à l’armée depuis avril 2023.
  • La RSF est accusée d’avoir mené des opérations violentes contre des civils et d’être responsable de l’escalade dans plusieurs régions.
  • Interrogé sur les pays visés, Rubio a refusé de nommer explicitement les Émirats arabes unis.

L’armée soudanaise accuse, de son côté, les Émirats d’avoir soutenu la RSF en envoyant armes et mercenaires via plusieurs pays africains, allégations que l’Abu Dhabi a niées à maintes reprises.

Références : Marco Rubio, Forces de soutien rapide, Soudan.

Appel de l’ONU pour un cessez‑le‑feu et l’arrêt des flux d’armes

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé à la suspension des combats au Soudan et à l’arrêt des flux d’armes et de combattants provenant d’acteurs extérieurs. Il a exprimé sa profonde inquiétude face aux récents rapports faisant état d’exactions massives et de graves violations des droits humains, notamment à Al‑Fashir et dans le Kordofan.

Guterres a souligné trois priorités immédiates :

  • Mettre fin au flux d’armes et de combattants étrangers vers le Soudan.
  • Permettre l’accès rapide et sans entrave de l’aide humanitaire aux civils dans le besoin.
  • Encourager l’armée et la RSF à coopérer avec l’émissaire onusien pour avancer vers une solution négociée.

Référence : António Guterres.

Une crise humanitaire qui s’aggrave

La directrice générale de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Amy Pope, a averti que l’ampleur des besoins humanitaires au Soudan est « extrêmement élevée ». Elle a décrit une crise de déplacements d’une ampleur considérable, accompagnée d’une augmentation des rapports faisant état de violences terrifiantes contre des civils.

Lors d’un point de presse depuis Khartoum pour des journalistes à New York, Amy Pope a indiqué qu’elle était au Soudan pour attirer l’attention sur cette urgence, alors que l’aide mondiale connaît un recul sans précédent.

  • Environ 90 000 personnes ont fui Al‑Fashir au cours des deux dernières semaines.
  • Près de 50 000 personnes ont fui suite aux violences dans la région du Kordofan.
  • Le conflit, qui dure depuis avril 2023, a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé près de 13 millions de personnes.

Les déplacés racontent des scènes d’horreur : violences généralisées, agressions sexuelles, tirs sur des civils et corps visibles le long des routes. Amy Pope a insisté sur la nécessité d’ouvrir immédiatement des couloirs humanitaires pour atteindre les populations vulnérables, en particulier femmes et enfants.

Appels à une trêve humanitaire

Le conseiller du président américain pour les affaires africaines, Masʿad Boulos, a demandé l’approbation et la mise en œuvre immédiates d’une trêve humanitaire proposée. Il a rappelé que la souffrance des civils est devenue catastrophique, avec des millions de personnes privées d’alimentation, d’eau et de soins médicaux.

Boulos a précisé qu’un texte ferme pour une trêve avait été présenté dans l’espoir d’un engagement rapide des parties, sans manœuvres politiques ou militaires susceptibles d’entraîner davantage de victimes.

  • La « quadripartite » (États‑Unis, Arabie saoudite, Égypte, Émirats) a proposé une trêve humanitaire urgente, et la RSF a annoncé son accord pour « rejoindre la trêve ».
  • Le plan évoqué en septembre prévoyait une trêve initiale de trois mois pour permettre l’acheminement de l’aide, suivie d’une transition politique complète en neuf mois vers un gouvernement civil responsable et légitime.

Pour sa part, le ministre soudanais des Affaires étrangères, Mohi Eddine Salim, a affirmé que le gouvernement poursuivra ses efforts pour expulser les milices (la RSF) et les mercenaires du pays. Il a également souligné que la quadripartite n’a pas agi au nom du Conseil de sécurité de l’ONU et que le gouvernement ne la traite donc pas comme une instance officielle.

Référence : Masʿad Boulos, Conseil de sécurité de l’ONU.

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/11/13/%d9%88%d8%a7%d8%b4%d9%86%d8%b7%d9%86-%d8%aa%d8%aa%d9%87%d9%85-%d9%82%d9%88%d8%a7%d8%aa-%d8%a7%d9%84%d8%af%d8%b9%d9%85-%d8%a8%d8%a7%d8%b1%d8%aa%d9%83%d8%a7%d8%a8-%d9%81%d8%b8%d8%a7%d8%a6%d8%b9

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