Abus sexuels au collège Saint-Stanislas de Nantes : un drame de 40 ans révélé

Révélations publiques et cadre temporel (1958–1995)

Ce vendredi 29 août, l’évêque de Nantes, Monseigneur Laurent Percerou, a révélé lors d’une conférence de presse les faits d’abus sexuels dont auraient été victimes des élèves du collège Saint‑Stanislas de Nantes entre 1958 et 1995, soit une période de 40 ans.

Pour l’instant, 10 victimes se sont signalées, 9 hommes et une femme. Toutes mineures au moment des faits, elles dénoncent des faits de viols, attouchements sexuels et agressions sexuelles, qui se seraient produits à l’internat et pendant un camp de vacances.

Cinq prêtres enseignants de l’établissement et un surveillant d’internat sont mis en cause dans les témoignages. Tous sont aujourd’hui décédés, le dernier en 2011.

Appel à témoignages et réponse institutionnelle

Le diocèse de Nantes a lancé un appel à témoignages via les réseaux sociaux pour identifier d’éventuelles autres victimes, en ciblant notamment les personnes ayant fréquenté Saint‑Stanislas, les établissements de l’enseignement catholique de Loire‑Atlantique ou l’un des trois petits séminaires de l’époque.

Le diocèse a rappelé que, quels que soient l’époque concernée, les délais ou le temps passé, « aucune agression sexuelle ni aucune violence ne doivent être tues, aucune victime ne doit être réduite au silence, aucune souffrance ne doit rester enfouie si elle peut, par la libération de la parole, être atténuée ». Cette formulation émane du communiqué diffusé par l’évêché.

« Si les faits dévoilés remonteraient à plus de 30 ans désormais, la démarche de l’Évêque de Nantes, Monseigneur Percerou et du directeur diocésain de l’enseignement catholique, et l’appel qu’ils ont lancé pour recueillir d’autres témoignages sont absolument indispensables aujourd’hui, enfin, pour que les victimes soient reconnues comme telles et les responsabilités établies« 

Réaction de la mairie et soutien aux victimes

La maire de Nantes, Johanna Rolland, a publié un communiqué saluant le courage des personnes qui ont pris la parole et appelant, elle aussi, à ce que la parole se libère pour que « toute la vérité soit faite » et pour prévenir toute répétition de tels faits.

« C’est avec effroi que les Nantaises et les Nantais découvrent les violences sexuelles qui auraient été commises durant plusieurs décennies dans l’enceinte du Collège Saint‑Stanislas. Avec colère sans doute aussi », réagit Johanna Rolland, la maire de Nantes, dans un communiqué.

« Mes pensées vont en premier lieu aux personnes qui ont parlé, il y a plusieurs années ou tout récemment, en particulier aux victimes qui ont eu le courage de témoigner ainsi qu’à leurs familles », poursuit la maire de Nantes.

La municipalité souligne l’importance de la reconnaissance des victimes et de l’établissement des responsabilités. Elle encourage par ailleurs toute personne disposant d’informations à répondre à l’appel lancé par le diocèse.

Enjeux immédiats et démarches

Les témoignages recensés jusqu’à présent portent sur des faits présumés remontant en grande partie à plusieurs décennies. Le signalement public et l’appel à contribution visent à permettre la constitution d’éléments complémentaires et à accompagner les personnes qui souhaitent se manifester.

Sur le plan judiciaire ou administratif, le communiqué du diocèse et les prises de parole publiques ont pour objectif premier la reconnaissance des victimes et la constitution d’un état des lieux factuel. Le diocèse a précisé sa volonté d’écoute et d’enquête interne, tout en invitant à la transmission d’informations via les canaux qu’il a indiqués.

À ce stade, les autorités locales et religieuses sollicitent la parole des personnes concernées et rappellent que la confidentialité et l’accompagnement des victimes doivent être garantis.