Table of Contents
Votre enfant traverse une relation « Amie » qui s’avère malsaine et contrôlante. Cette dynamique touche une fillette de 11 ans qui avait été timide et mal à l’aise socialement dès les premières années d’école, et dont les parents étaient ravis qu’elle rencontre une amie proche. Or, ils constatent désormais un schéma récurrent de contrôle de la part de cette camarade: exigences sur le moment et le lieu de leurs rencontres, et sur ce que leur fille peut ou ne peut pas porter. Si elle désobéit, elle risque d’être ignorée, ostracisée ou prise à partie verbalement.
Contexte et dynamique de la relation
Cette relation semble exclusive: cette camarade n’autorise que son propre cadre, empêchant toute interaction avec d’autres élèves sans sa présence. À la maison, un flux constant de messages et d’appels exigeants pour organiser les rencontres, obligeant votre fille à rester sur ses gardes et à répondre immédiatement. Parfois, des remarques blessantes, comme qualifier ses vêtements de « bébé », viennent s’ajouter à la pression. À côté de ces comportements de contrôle, les deux filles peuvent aussi partager des moments de jeu et de conversation, ce qui crée un décalage connu sous le nom d’effet « Dr Jekyll et Mr Hyde » qui complique le soutien à apporter à votre enfant.
Signes révélateurs et impacts sur l’enfant
On observe chez votre fille des signs d’anxiété croissante et une sensation de puissance diminuée. Même si elle parle davantage de ce qui se passe, elle manque encore de l’aisance pour exprimer clairement ses limites. Par moments, elle se met en colère lorsque le sujet est évoqué. Le fait que cette relation soit maintenue alors qu’elle s’apprête à entrer au secondaire, et qu’elle soit dans la même classe, peut augmenter le risque d’épuisement émotionnel et de confusion sur ce qui est acceptable ou non.
Éclairage d’un professionnel et interprétation
Le psychothérapeute pour enfants et adolescents enregistré UKCP, Ross Cormack, a été frappé par les sentiments d’impuissance qui apparaissent chez votre fille, et qui semblent se refléter dans vos réactions. Vous avez pris conscience des comportements négatifs qui s’exercent sur votre enfant, mais vous restez incertains quant à la meilleure manière d’intervenir. L’impuissance peut figer les familles et aggraver les situations stressantes en donnant l’impression qu’il n’y a pas de solution possible.
Il souligne que ce n’est ni votre travail ni celui de votre fille de « réparer » les troubles d’anxiété de cette autre élève, qui présente elle-même des problématiques d’anxiété. Il est positif que votre fille s’exprime, mais il faut davantage d’action de votre part pour soutenir et protéger votre enfant. Ce type de comportement nécessite des limites claires et des attentes explicites, ce qui peut être difficile à gérer pour un adulte, et demande une aide adaptée pour votre fille.
Autre point important: ne pas faire reposer toute la solution sur votre fille pour qu’elle soit « assertive ». Il est préférable d’aider votre enfant à poser des limites plus clairement. Par exemple, définir une ligne claire concernant les appels et les SMS et ce qui est acceptable ou non.
Mesures concrètes à mettre en place
Voici ce que vous pourriez envisager de faire dès maintenant :
- Informer l’enseignant de la situation et demander un soutien approprié en classe et lors des échanges liés à la relation avec cette camarade.
- Travailler sur l’estime de soi de votre enfant et clarifier que « non » est une phrase complète et légitime, puis l’aider à s’exercer dans des environnements où elle se sent en sécurité.
- Définir des frontières claires autour des échanges numériques (horaires, contenus autorisés) et discuter de ce qui constitue une communication acceptable.
Renforcer l’autonomie et soutenir le retour à une expérience scolaire sereine
Encouragez votre fille à inviter d’autres amies à la maison et à rejoindre des activités ou des clubs auxquels cette camarade ne participe pas. Assurez-lui que vous êtes disponible pour discuter, mais restez calme lors des conversations. À la rentrée, vous pouvez envisager de limiter le téléphone en dehors de l’école afin de favoriser une déconnexion saine et de montrer l’exemple sur la gestion des émotions et du stress. Parfois, les enfants ont besoin que les adultes soient “la colonne vertébrale” du soutien familial.
Réflexion sur l’approche avec les parents de l’autre enfant
Il est prudent d’être prudent quant à la possibilité de rencontrer les parents de l’autre fille. Dans beaucoup de cas, les parents ont tendance à penser que leur enfant n’est jamais en tort. L’objectif est d’aider votre enfant à comprendre qu’aucune personne ne peut contrôler son comportement – pas même les proches – et que ce type de contrôle n’est pas de l’amour ou de l’amitié, mais du pouvoir. Ce savoir, acquis à 11 ans, peut prendre du temps et nécessite une pédagogie patiente et progressive. Tenez-moi informé des évolutions.
Ressources utiles et podcasts recommandés
Pour approfondir, ces deux podcasts peuvent être utiles :
Conseils et ressources d’un expert
Chaque semaine, Annalisa Barbieri répond à un problème personnel envoyé par un lecteur. Si vous souhaitez des conseils d’Annalisa, envoyez votre problème à [email protected]. Annalisa précise qu’elle ne peut pas entamer une correspondance personnelle et que les soumissions sont soumises à leurs conditions. La dernière série de podcasts d’Annalisa est disponible ici.