Table of Contents
Le président du FLNKS, Christian Tein, a accusé jeudi 21 août Manuel Valls de « faire du chantage » pendant la visite du ministre des Outre‑mer en Nouvelle‑Calédonie, dénonçant l’accord de Bougival et la mise en place d’un comité chargé d’en traduire les dispositions en loi constitutionnelle.
Christian Tein : la visite de Manuel Valls qualifiée de provocation autour de l’accord de Bougival
Interrogé au micro de France Inter alors qu’il participe aux universités d’été de La France insoumise dans la Drôme, Christian Tein a estimé que la présence de Manuel Valls en Nouvelle‑Calédonie constituait une provocation. Le chef de file du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) a déclaré que le ministre « est en train de faire du chantage ».
Manuel Valls a lancé jeudi en Nouvelle‑Calédonie le « comité de rédaction » chargé de traduire en loi constitutionnelle l’accord de Bougival sur l’avenir du territoire, en dépit de l’opposition des indépendantistes du FLNKS qui rejettent cet accord. Christian Tein a dénoncé cette démarche lors de son intervention : selon lui, elle tente d’imposer le calendrier et les solutions souhaitées par l’État et les anti‑indépendantistes.
Opposition du FLNKS et message aux parlementaires
Sur l’accord de Bougival — qui vise, selon les promoteurs, à définir des étapes pour l’avenir institutionnel de la Nouvelle‑Calédonie — Christian Tein affirme qu’il « nous renvoie complètement en arrière ». Il a exprimé la crainte que les décisions soient prises « par l’Etat français avec les anti‑indépendantistes » et non par le peuple kanak lui‑même.
« Quand on regarde cet accord, on a l’impression que c’est l’Etat français avec les anti‑indépendantistes qui décideront de la place des kanaks, » a ajouté M. Tein. « On est fatigués d’être humiliés dans notre propre pays. »
Le dirigeant indépendantiste a appelé députés et sénateurs à intervenir pour « bloquer le processus afin d’éviter d’aller droit dans le mur », estimant que la transformation de cet accord en norme constitutionnelle ne doit pas se faire sans le consensus des principales forces politiques du territoire.
Situation judiciaire de Christian Tein et contexte des émeutes
Les déclarations interviennent alors que Christian Tein est mis en examen pour « complicité de tentative de meurtre et destruction en bande organisée » à la suite des émeutes survenues en Nouvelle‑Calédonie l’année dernière. Selon lui, « les braises ne sont pas encore éteintes ».
Après avoir passé un an en détention, le dirigeant kanak a depuis été libéré et placé sous contrôle judiciaire ; il a interdiction de se rendre en Nouvelle‑Calédonie. Ces éléments judiciaires encadrent ses prises de parole et expliquent en partie la tension persistante entre les indépendantistes du FLNKS et les représentants de l’État autour de la question de l’indépendance et de l’avenir institutionnel du territoire.
Questions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle‑Calédonie et réactions
La polarisation autour de l’accord de Bougival et de sa traduction en droit constitutionnel illustre la profonde division entre indépendantistes et anti‑indépendantistes en Nouvelle‑Calédonie. Le lancement du « comité de rédaction » par Manuel Valls, destiné à inscrire des dispositions de cet accord dans la Constitution, a ravivé les oppositions et suscité des mises en garde de la part du FLNKS.
Christian Tein, en appelant les parlementaires nationaux à freiner le processus, cherche à empêcher une mise en œuvre perçue comme déséquilibrée par une partie des Kanak et des indépendantistes. Ses déclarations soulignent la fragilité du dialogue politique autour de l’indépendance et de l’avenir du territoire.