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Crise des réfugiés LGBT+ aux Pays-Bas : un calvaire silencieux

by Sara
Crise des réfugiés LGBT+ aux Pays-Bas : un calvaire silencieux
Pays-Bas

Depuis plusieurs années, les Pays-Bas sont confrontés à une crise aiguë de leur système d’asile. Alors que les flux de réfugiés continuent d’augmenter, un chiffre inquiétant a émergé : de 2019 à 2023, vingt-six suicides ont été enregistrés dans les camps néerlandais. La majorité des migrants, en provenance principalement de Syrie, de Turquie, d’Irak, d’Érythrée et de Somalie, se retrouvent entassés dans des centres d’accueil surpeuplés, comme celui de Ter Apel, ou dans des structures temporaires telles que des gymnases et d’anciens camps militaires.

Des Conditions de Vie Difficiles

Ces lieux, souvent insalubres, manquent d’intimité et d’espoir d’amélioration. En mai 2025, environ 70 000 personnes y étaient entassées. Les conséquences psychologiques de ces conditions sont dramatiques. Le manque de professionnels de la santé mentale qualifiés dans ces camps empêche une réelle prise en charge des traumatismes vécus par les réfugiés, ce qui contribue à l’augmentation des suicides.

La Situation des Réfugiés LGBT+

Parmi les vingt-six suicides recensés au cours de cette période, cinq concernaient des membres de la communauté LGBT+. L’homophobie et la transphobie sont fréquentes dans ces centres de demandeurs d’asile, souvent exacerbées par les attitudes d’autres migrants ainsi que du personnel. Polina, une femme trans russe ayant passé deux ans dans le camp d’Echt, raconte que les réfugiés jugés « gênants », notamment ceux de la communauté LGBT+, étaient souvent envoyés dans des camps réputés pour leur capacité à étouffer les plaintes.

Un Système d’Asile Défaillant

La vague de suicides peut être attribuée au système d’asile néerlandais, dont le fonctionnement est inefficace et entrave les réfugiés dans un cycle d’attente, d’isolement et de souffrances psychologiques. Cette crise administrative a débuté en 2017 avec une réduction drastique des effectifs du Service de l’immigration et de la naturalisation (IND), entraînant un retard significatif dans le traitement des demandes d’asile. Actuellement, les Pays-Bas affichent le délai de traitement le plus long d’Europe, dépassant deux ans et demi d’attente, alors que la norme légale est de six mois.

Inégalités et Attentes Insupportables

Le processus d’examen des demandes est lourd, opaque et imprévisible. Certains réfugiés obtiennent une réponse en quelques mois tandis que d’autres patientent des années sans nouvelles. Pour aggraver la situation, ils sont interdits de travailler pendant les six premiers mois et font face à des difficultés pour obtenir un permis de travail, ainsi qu’à des cours d’intégration financés par des prêts qu’ils doivent rembourser en cas d’échec à l’examen.

Conséquences Politiques

Cette crise de l’accueil a également provoqué une crise politique majeure aux Pays-Bas. En janvier 2024, une loi a été adoptée pour forcer toutes les municipalités à accueillir des réfugiés en fonction de leur population et de leurs ressources. Cependant, seuls 194 des 345 territoires communaux ont participé, souvent découragés par des manifestations hostiles. Cette pression politique a conduit à l’effondrement de la coalition gouvernementale, ouvrant la voie à de potentielles élections anticipées.

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