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Crise pour les anciens travailleurs de CEPEP : Noël sans revenu en 2025

par Marie
France

Pour plusieurs milliers d’anciens travailleurs du programme de protection de l’environnement (CEPEP), les festivités de fin d’année ont laissé place à une lutte acharnée pour la survie. Suite à la résiliation massive de contrats fin juin, plus de 10 000 personnes se retrouvent sans revenu stable, plongeant de nombreuses familles dans une précarité alarmante à l’approche de Noël 2025.

Cette vague de licenciements est survenue quelques jours seulement après l’annonce par le gouvernement d’un audit complet des actifs et des opérations du CEPEP. Si cette démarche a été présentée comme nécessaire pour assainir la gouvernance et la responsabilité financière, la perte soudaine de salaire a poussé de nombreux foyers au bord du gouffre.

Une réforme administrative aux lourdes conséquences sociales

Début décembre, la ministre du Développement rural et des Gouvernements locaux, Khadijah Ameen, a tenté d’apaiser les inquiétudes. Elle a précisé que le nouveau « Programme national pour l’entretien des espaces publics » ne visait pas à remplacer le CEPEP à l’identique, mais à instaurer un recrutement direct par le ministère. L’objectif affiché : éliminer les intermédiaires politiques, les fameuses « équipes fantômes » et autres abus liés à l’ancien système.

Dans un communiqué, Mme Ameen a décrit cette initiative comme un programme « axé sur les résultats », conçu pour renforcer la main-d’œuvre municipale tout en garantissant un salaire décent, loin du clientélisme. Pourtant, pour les travailleurs CEPEP interrogés, ces promesses politiques semblent bien lointaines face à leur réalité quotidienne.

« Noël n’est pas Noël cette année »

Melissa Pantin (nom d’emprunt), une ancienne employée originaire de Diego Martin, confie que cette période de fêtes ne ressemble en rien aux années précédentes. « Avant, c’était mieux. Au moins, on savait qu’un revenu rentrait et on pouvait s’assurer qu’il y avait des provisions à la maison. Aujourd’hui, je ne sais même pas d’où viendra l’argent pour l’épicerie », déplore-t-elle.

Depuis la fin de son contrat, Melissa survit grâce à des ménages. Ce travail irrégulier, payé au mois, signifie que ses gains de décembre ne seront perçus qu’après le Nouvel An. « C’est vraiment dur. Quand on est payé, c’est juste pour régler les factures. Il n’y a rien de plus. Impossible d’épargner ou d’acheter ce dont on a besoin », explique-t-elle.

Malgré une quinzaine de tentatives pour s’inscrire aux nouvelles opportunités annoncées, ni elle ni son ancienne équipe n’ont été recontactées. « Nous n’avons reçu aucun appel, aucun message, rien », assure-t-elle, soulignant que sur son équipe de dix personnes, une seule a retrouvé du travail.

Précarité alimentaire et incertitude

La situation est tout aussi sombre pour Angie Persad, ancienne travailleuse de la région de Couva. Vivant seule, elle décrit un Noël 2025 marqué par le manque. « On ne peut même pas acheter un jambon. Il faut économiser le peu d’argent qu’on a », confie-t-elle, regrettant l’absence totale de communication de la part de son ancienne direction.

L’absence de clarté sur la priorité potentiellement accordée aux anciens du CEPEP dans le nouveau programme alimente la frustration. « On entend des choses sur les réseaux sociaux, mais personne ne nous dit rien d’officiel », s’indigne Mme Persad.

Le sacrifice des parents face à la crise

Pour une mère de trois enfants résidant à San Fernando, la perte de cet emploi a mis son foyer sous une pression intense. Son mari, menuisier, travaille de manière sporadique. « C’est l’électricité, l’eau, la nourriture, tout… C’est vraiment, vraiment dur et stressant en ce moment », témoigne-t-elle sous couvert d’anonymat.

Malgré l’envoi de nombreux CV depuis juin, elle n’a reçu aucune réponse. Pour survivre, elle dépend parfois de paniers alimentaires ou de l’aide d’amis, priorisant toujours ses enfants. « Je dis toujours que je préfère que mes enfants aient le ventre plein plutôt que moi. Ils sont petits, je dois m’assurer qu’ils mangent. »

Face à ce qu’elle considère comme une injustice, elle tente de rester concentrée sur l’avenir, prête à accepter n’importe quel travail pour subvenir aux besoins de sa famille. « Mon but est de sortir et de chercher. Je dois faire quelque chose pour nourrir mes enfants », conclut-elle, alors que son fils de 20 ans, lui aussi ancien du CEPEP, peine également à trouver des opportunités dans ce contexte de crise économique.

Source: https://trinidadtribune.com/bleak-christmas-for-ex-cepep-workers/

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