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À l’approche de la mobilisation du 10 septembre, la crise sociale, France, mobilisation, précarité, colère revient au premier plan : les équipes de France Télévisions sont allées à la rencontre de salariés et d’habitants en colère, confrontés à des suppressions d’emplois, des baisses de budgets locaux et des niveaux de vie jugés insuffisants.
Crise sociale, France, mobilisation, précarité, colère : témoignages avant le 10 septembre
Le reportage recueille des témoignages d’ouvriers, d’étudiants et d’employés municipaux. À Outinord, entreprise qui fabrique des structures métalliques, la fermeture est programmée et 120 salariés sont menacés de licenciement. Les salariés interrogés récusent la responsabilité des citoyens dans l’accroissement de la dette et dénoncent des inégalités entre leurs conditions et celles des responsables politiques.
« Non, non, ce n’est pas nous les responsables. C’est eux les responsables de la dette, ce n’est pas nous. »
« Moi, ça fait 30 ans que je travaille et je vais partir pour 18 mois de chômage. Et notre Premier ministre, qui nous demande de faire un effort, lui, au bout de huit mois, part avec un salaire à vie. »
« Et pourquoi, eux, ne doivent-ils pas faire d’efforts ? D’abord, ils ne donnent pas l’exemple. Il faut des efforts avec les salaires et toutes les primes qu’ils ont, alors que nous, on gagne 1 500 € par mois, on ne va pas pouvoir faire des efforts. »
« Qu’ils essaient de vivre avec 1 300 € par mois. »
Ces propos traduisent une colère ancrée dans l’expérience du chômage, des suppressions d’emplois et des revenus jugés insuffisants pour affronter les demandes d’effort collectif lancées par certains responsables politiques, notamment dans le cadre des débats sur la dette publique.
Le mouvement « Bloquons tout » : assemblée, profils et revendications
Plusieurs des salariés envisagent de rejoindre la mobilisation prévue le 10 septembre. Au cours d’une assemblée générale du mouvement « Bloquons tout », environ 200 personnes se sont réunies ; on y trouvait beaucoup de profils issus de la gauche radicale, ainsi que des étudiants décidés à perturber le fonctionnement habituel pour se faire entendre.
« Ça peut être bloquer un centre commercial, ça peut être bloquer une autoroute, ça peut être bloquer la périphérie, il y a plein de choses à envisager. On ne nous entend pas », affirme un jeune homme.
« Au final, on a passé un an là, avec deux mois sans gouvernement, un gouvernement illégitime qui ne représentait même pas le suffrage électoral. Et au final, notre vie n’a pas changé », renchérit un autre.
Ces déclarations montrent la défiance d’une partie des manifestants à l’égard des institutions et résument le sentiment d’impuissance qui alimente la mobilisation : une volonté de bloquer des points stratégiques pour attirer l’attention sur la précarité et les inégalités.
Colère chez ceux qui ne bloqueront pas mais subissent les coupes
La colère n’est pas limitée aux manifestants. Deux amateurs de pêche, père et fils, ont expliqué qu’ils ne participeraient pas aux blocages du 10 septembre, mais qu’ils partageaient l’indignation face aux mesures d’économie. Le père est mécanicien au service d’une mairie, le fils est policier municipal ; tous deux constatent des restrictions budgétaires locales.
« Je suis chef d’équipe, chef de brigade, on appelle ça. Du coup, je m’occupe des équipements et on se rend compte qu’en fait, les budgets des mairies, oui, sont baissés. Au niveau des budgets, c’est très compliqué », explique le fils.
La suppression annoncée de deux jours fériés suscite également une forte opposition chez les travailleurs manuels, pour qui ces journées représentent des temps de repos nécessaires.
« Ça fait beaucoup pour les gens qui travaillent, surtout ceux qui travaillent dur. J’ai travaillé dans la charpente métallique, je sais ce que c’est : mal de dos, tout ça. En étant éliminé, impeccable, j’ai pu me reposer. C’est quand même un jour de repos », affirme le père.
Ces témoignages illustrent comment la mobilisation et la crise sociale trouvent écho au sein de catégories diverses de la population, y compris parmi celles qui ne souhaitent pas participer aux blocages mais demandent des réponses concrètes à la précarité et à la baisse du pouvoir d’achat.
Ressortir du reportage et prochaines échéances
Le texte publié correspond à une partie de la retranscription du reportage réalisé par France Télévisions. La date clef reste le 10 septembre, annoncée comme journée de mobilisation nationale. Les témoignages recueillis mettent en lumière les motifs de colère : menaces d’emplois, baisses de budgets municipaux et ressentiment vis‑à‑vis des injonctions d’effort collectif alors que de nombreux salariés estiment être déjà en situation de précarité.
Dans ce contexte, la mobilisation du 10 septembre est présentée par ses organisateurs comme un moyen de pression pour être entendus ; pour beaucoup d’interlocuteurs du reportage, il s’agit d’attirer l’attention sur les difficultés quotidiennes et l’écart entre les annonces politiques et les conditions de vie réelles.