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Gisèle Pelicot, Caroline Darian, procès, abus, pardon : près d’un an après le procès médiatique dit « des viols de Mazan », Caroline Darian, la fille de Gisèle Pelicot, affirme avoir rompu tout contact avec sa mère, qu’elle accuse de ne pas l’avoir crue ni soutenue pendant la procédure.
Gisèle Pelicot, Caroline Darian, procès, abus, pardon : rupture et accusations après le procès
Dans une interview parue le 23 août dans le journal britannique The Telegraph, Caroline Darian, 46 ans, revient sur l’effondrement de la relation avec sa mère pendant et après le procès. Elle reproche à Gisèle Pelicot d’avoir « refusé de croire » qu’elle aurait pu être, elle aussi, droguée à son insu et abusée par son père, Dominique Pelicot. Caroline Darian dit s’être sentie « abandonnée » par celle qui est devenue une figure publique de la lutte contre les violences sexuelles.
« Vous savez ce que ma mère m’a dit plusieurs fois dans la cour à l’extérieur pendant le procès ? Arrête de te donner en spectacle », raconte la femme, autrice de Et j’ai cessé de t’appeler Papa et Pour que l’on se souvienne. Elle ajoute qu’au cœur de l’audience sa mère lui a dit que son père « était incapable d’une telle chose ». Ces paroles ont creusé la rupture familiale, selon la plaignante.
Caroline Darian affirme que l’attitude de Gisèle Pelicot pendant l’audience a eu des conséquences psychologiques graves. « Ma mère a lâché ma main dans cette salle d’audience. Je ne pourrai jamais lui pardonner. Jamais. » Elle dit aussi qu’après le procès elle a voulu « en finir », expliquant : « C’était trop douloureux. Je ne pleurais pas seulement la perte d’un père que j’aimais, mais aussi celle d’un couple qui était mes parents, la perte d’une famille. Je pleurais toute mon enfance. »
Éléments présentés contre Dominique Pelicot et plainte déposée en mars 2025
Lors de l’instruction, les enquêteurs ont retrouvé une photo sur l’ordinateur de Dominique Pelicot montrant Caroline inconsciente et quasi nue, ne portant qu’une culotte qui n’était pas la sienne. Des échanges sur Skype laissaient également apparaître l’envoi de photos et vidéos de sa fille nue à un internaute anonyme, d’après le dossier.
Dominique Pelicot a reconnu certains faits de soumission chimique et d’abus à l’encontre de son épouse et a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour ces violences. Toutefois, il a toujours nié avoir abusé sexuellement de sa fille ou avoir eu recours à une soumission chimique sur elle. De son côté, Caroline Darian a porté plainte en mars 2025 pour « administration de substances psychoactives » et « abus sexuels ». Elle s’est décrite devant le juge comme « une victime oubliée de l’affaire », évoquant des années de problèmes gynécologiques inexpliqués.
Conséquences familiales et parole publique
La notoriété publique de Gisèle Pelicot, devenue une icône internationale de la lutte contre les violences conjugales et sexuelles selon la presse, suscite chez sa fille un profond ressentiment. « Ma mère a été catapultée sous les feux de la rampe. Elle est devenue une icône. Pendant ce temps, nous étions là, de retour sur terre, avec toutes ces questions sans réponse, et nous sommes abîmés. Nous sommes seuls. Nous n’avons plus ni père ni mère, aujourd’hui », affirme Caroline, en parlant aussi de ses deux frères, Florian et David.
Elle conclut : « Ma mère n’est pas une icône, pas pour moi », tout en déclarant espérer que Gisèle Pelicot « regardera en arrière ». Caroline dit avoir, pendant quatre ans, accompagné et soutenu sa mère sans jugement, puis avoir été profondément déçue par l’absence de soutien visible au tribunal : « Pendant quatre ans, j’ai accompagné ma maman partout. Je l’ai soutenue sans jamais la juger. Et ce n’était pas toujours facile car elle ne voulait pas entendre ce que je lui disais sur Dominique. Mais dans cette salle d’audience, elle était censée m’aider », relate-t-elle.
Situation actuelle et portée du témoignage
Le témoignage de Caroline Darian met en lumière les tensions intrafamiliales nées du procès et pose la question de la reconnaissance des victimes au sein d’un même cercle familial lorsque l’un des parents est lui‑même présenté comme victime d’un autre crime. Son récit illustre les conséquences psychologiques durables et l’isolement qu’elle dépeint depuis la fin de la procédure.
Sans reprendre d’éléments nouveaux de la procédure pénale, son interview rappelle les accusations déposées et la condamnation portée contre Dominique Pelicot pour des faits visant son épouse, tout en soulignant la difficulté, selon Caroline, d’obtenir crédit et soutien au sein de sa propre famille.