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Dans le contexte des inquiétudes croissantes concernant l’immigration aux États-Unis, une famille mexicaine a décidé de retourner au Mexique, craignant des expulsions imminentes sous l’administration Trump. Voici leur histoire et les défis qu’ils ont rencontrés lors de leur retour.
Un nouveau départ interrompu
Sonia Coria et son mari Carlos Leon, tous deux âgés de 25 ans, avaient commencé à bâtir une nouvelle vie à Glendale, en Arizona. Pendant sept mois, ils ont partagé un appartement avec la tante de Sonia, loin des violences des cartels qui les avaient forcés à fuir le Mexique. Leur fille aînée, Naomi, âgée de huit ans, s’était même intégrée dans une école locale, apprenant l’anglais et se faisant des amis.
La famille avait acheté une camionnette Ford F-150 d’occasion, un achat qu’ils avaient financé par mensualités, et malgré des difficultés financières, ils avaient réussi à se construire une vie, allant même aux soupes populaires. Mais l’élection de Donald Trump a bouleversé leurs perspectives. Bien qu’ils aient respecté la loi en demandant l’asile, la peur de perdre tout ce qu’ils avaient construit les a poussés à envisager un retour au pays.
La décision difficile de retourner au Mexique
En janvier 2017, alors que les résultats électoraux étaient diffusés à la télévision, Sonia a demandé à Carlos s’il était temps de rentrer. Ils ont discuté de la possibilité d’attendre l’investiture de Trump pour voir s’il allait mettre en œuvre une politique migratoire stricte. Finalement, la peur a pris le dessus et ils ont décidé de partir avant même qu’il ne prenne ses fonctions.
Leur décision a été renforcée par des événements récents, notamment l’arrestation d’un voisin par les forces de l’immigration. Un avocat rencontré au consulat du Mexique à Phoenix leur a également conseillé que leur demande d’asile était faible et qu’ils risquaient d’être expulsés.
Un retour amer
Le 19 janvier, la famille a pris la route vers la frontière mexicaine, mais leur retour a été marqué par des complications inattendues. À la douane mexicaine, la Garde nationale a arrêté leur camionnette, confisquant leur véhicule et leur demandant des papiers que Carlos n’avait pas. En conséquence, ils ont perdu leurs économies de 5 000 euros, une somme qu’ils avaient mise de côté pour leur nouvel avenir au Mexique.
Sans voiture ni argent, la famille s’est retrouvée à la rue, entourée de leurs quelques possessions. Sonia, en larmes, a déclaré qu’ils étaient revenus « pire qu’avant ».
Espoirs de reconstruction
Malgré la violence qui règne à Uruapan, leur ville d’origine, la famille espérait utiliser leurs économies pour acheter un terrain et ouvrir un garage. Toutefois, à leur retour, ils ont été confrontés à des conditions de vie précaires, partageant une petite chambre chez la mère de Sonia et cherchant des emplois. Carlos a trouvé un travail dans un atelier de réparation, tandis que Sonia a commencé à travailler dans un restaurant.
Les enfants, quant à eux, regrettent leur ancienne vie aux États-Unis, avec Carlos qui réclame son vélo et Naomi qui commence à oublier l’anglais. En juin, ils ont reçu une notification des douanes leur disant que leur camionnette avait été saisie et qu’ils devaient payer des droits de douane s’élevant à 18 000 euros pour l’importation de leur véhicule.
Un programme d’aide insuffisant
Le gouvernement mexicain a mis en place des initiatives pour aider les migrants revenus volontairement, mais la famille est rentrée avant que ces programmes ne soient actifs. Bien qu’ils aient été assistés par des ONG, le chemin vers une vie stable reste semé d’embûches.
Alors que le climat migratoire aux États-Unis reste tendu, l’histoire de Sonia et Carlos met en lumière les luttes des familles d’immigrants qui cherchent une vie meilleure, mais se heurtent à des réalités difficiles.