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Une large foule s’est rassemblée à Hautmont (Nord) ce mercredi 8 janvier 2025, une semaine après le meurtre tragique d’Isabelle Mortaigne par son compagnon, survenu dans la nuit du 31 décembre 2024 au 1er janvier 2025. Aurore Bergé, ministre de l’Égalité entre les Femmes et les Hommes, a fait le déplacement pour rendre hommage à cette première victime de féminicide de l’année.
Un hommage émouvant
Les deux enfants d’Isabelle Mortaigne se sont recueillis, entourés de leurs proches, d’élus et de dizaines d’anonymes, tous unis dans le silence devant la photo de leur maman. Malgré la neige tombant à gros flocons ce soir-là, les participants étaient déterminés à rendre hommage. Une habitante a déclaré : “Je suis là en mémoire de cette dame qui habitait ma rue”, tandis qu’une ancienne collègue, émue, a ajouté : “C’est tellement important d’être là”.
Stéphanie Declercq, portant une rose blanche, a évoqué le souvenir d’une femme “formidable” avec qui elle avait travaillé pendant 20 ans. Un infirmier qui la côtoyait a décrit Isabelle comme “simple, courageuse, dévouée”.
Les circonstances tragiques du meurtre
Isabelle Mortaigne, aide à domicile, a été battue à mort par son compagnon, devenant ainsi la première victime de féminicide en France pour l’année 2025. Son conjoint a été mis en examen pour homicide sur conjoint et placé en détention provisoire. Une habitante d’Hautmont a partagé son indignation : “Malheureusement, beaucoup trop de féminicides se passent en France et on a l’impression que rien n’avance”.
Elle a souligné l’importance de faire parler de cette tragédie afin de provoquer un changement. “Il faut que le martyr d’Isabelle fasse bouger les choses et qu’on en parle pour que ça change et que ça évolue”, a-t-elle insisté.
Un appel à l’action de la ministre
Aurore Bergé a souhaité tirer “une sonnette d’alarme vis-à-vis de la société”, en affirmant la responsabilité de l’État face à ces violences. Elle a exprimé une urgence à agir et à lutter contre “ce fléau qu’est l’indifférence”. La ministre a souligné l’importance d’être attentif aux signaux d’alerte au sein des familles, des voisinages et des cercles professionnels.
Elle a déclaré : “Il y a la responsabilité d’abord de l’Etat, et jamais nous ne nous défausserons”.
Des actions à venir
Au lendemain de l’hommage, Aurore Bergé a prévu de rencontrer les acteurs locaux impliqués dans la lutte contre les violences faites aux femmes à Hautmont. Elle participera également à une sensibilisation auprès de collégiens et visitera une structure d’accueil pour les victimes de violences intrafamiliales dans le secteur de Maubeuge.
Depuis le meurtre d’Isabelle Mortaigne, au moins trois autres femmes ont été tuées en France en raison de leur genre, selon le collectif Nous Toutes. En 2024, ce dernier a recensé au moins 136 féminicides dans le pays.