Table of Contents
Le Japon, défense, militarisation, Chine, Pacifique : face à une Asie‑Pacifique plus tendue, Tokyo modifie sa doctrine et investit massivement pour moderniser ses forces d’autodéfense et acquérir des capacités de riposte et de dissuasion à longue distance.
Japon, défense, militarisation, Chine, Pacifique : dépenses et contexte 2024‑2025
Le Japon a augmenté sa dépense militaire de 21 % en 2024, atteignant 8,4 billions de yens (≈ 52,92 milliards d’euros) et un ratio dépenses/dette publique de 1,4 % du PIB. En 2025, la dépense a été portée à 8,7 billions de yens (≈ 54,81 milliards d’euros). Ces montants contrastent avec les niveaux des décennies précédentes : 3,7 billions de yens en 1988, 4 billions en 1990, puis une stabilisation autour de 5 billions dans les années 2000 et le franchissement des 6 billions pour la première fois en 2023.
Après des pressions répétées des États‑Unis, Tokyo avait annoncé en 2022 son intention de porter son budget de la défense à 2 % du PIB d’ici 2027. Selon le texte source, l’administration américaine dite « Trump 2.0 » aurait récemment demandé au Japon d’aller jusqu’à 3‑3,5 % du PIB, une requête qui a irrité le premier ministre Shigeru Ishiba.
Le Livre blanc « Défense du Japon 2025 », publié par le ministère japonais de la Défense, juge que la communauté internationale fait face au risque le plus élevé d’un conflit depuis la Seconde Guerre mondiale. Le document identifie la Russie, la Chine et la Corée du Nord comme principales menaces régionales et signale une intensification des activités militaires chinoises, en particulier autour de Taïwan et dans les mers de Chine orientale et méridionale.
« adotta una percezione errata della Cina, interferisce ingiustificatamente negli affari interni della Cina e accentua la cosiddetta minaccia cinese ».
Le porte‑parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Lin Jian, a ainsi critiqué le Livre blanc nippon.
Renforcement des capacités : missiles, flottes et commandement opérationnel
Sur le plan matériel, le Japon investit dans une palette d’armements et de systèmes destinés à étendre sa capacité de défense et de contre‑attaque. Les priorités comprennent le déploiement de satellites de communication, des missiles antinavires à courte portée Type 12 (lancés depuis la terre et la mer), des projectiles planants hypersoniques pour la défense des îles et des missiles lancés depuis des sous‑marins.
Parmi les achats et développements figurent le missile Joint Strike de Kongsberg pour les F‑35A, des missiles de croisière Tomahawk destinés aux destroyers, et les JASSM‑ER (Joint Air‑to‑Surface Stand‑off Missiles à longue portée) pour les F‑15. Le Japon prévoit également des drones MQ‑9B SeaGuardian et V‑BAT conçus pour opérer depuis des navires de guerre.
Navires et conversion des Izumo
Tokyo a lancé un programme pour convertir sa flotte de deux destroyers de la classe Izumo, présentés comme « cacciatorpediniere portaelicotteri », en porte‑avions aptes à lancer des F‑35B. La Japan’s Acquisition, Technology & Logistics Agency a par ailleurs testé un projectile planant Hyper Velocity, une arme hypersonique annoncée avec une portée estimée à 900 km et dont le déploiement par la Force terrestre d’autodéfense est prévu en 2026.
Commandement et plans civils
Le ministère de la Défense a mis en place un Commandement opérationnel conjoint (JJOC) doté de « capacités de contre‑attaque », chargé de frapper des bases ennemies stratégiques en cas de crise et de superviser la sécurité spatiale et cybernétique nationale. Des unités de missiles ont été déployées pour renforcer la défense de zones sensibles, notamment l’archipel sud‑ouest de Nansei.
Les autorités ont confirmé des plans d’évacuation pour les civils d’Okinawa, région qui abrite des installations militaires stratégiques américaines et japonaises. Tokyo envisage également de placer des missiles de longue portée sur l’île méridionale de Kyushu dans le cadre de l’acquisition d’une « capacité de contre‑attaque », avec une mise en place prévue pour mars 2026.
À l’extrémité occidentale du Japon, Yonaguni est situé à environ 2 000 km de Tokyo et à 110 km de Taïwan ; l’implantation de systèmes sol‑air sur cette île participe à la construction d’une ceinture défensive visant à contenir une Chine de plus en plus affirmée dans la région.