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Dans l’Aargau, un lieu particulier attire l’attention : le « Schwulenwäldli », un bois réputé pour être un point de rencontre pour les hommes homosexuels depuis les années 70. Bien que ce bois semble ordinaire avec ses arbres et ses sentiers, il suscite de nombreuses histoires et anecdotes. Mais que se cache-t-il réellement derrière cette réputation ?
Une fréquentation significative
Kandid Jäger, un habitué des lieux, y distribue des préservatifs, surtout au printemps et en été, lorsque le nombre de visiteurs atteint son pic. Ce soir-là, environ 25 hommes sont présents, comme l’indiquent les nombreux véhicules garés aux abords de la forêt, provenant de toute la Suisse. Jäger explique que le premier point de rencontre se situe près du parking : « Souvent, quelqu’un est assis ici pour observer qui arrive et qui part. Si un homme attirant passe, il le suit. » Les hommes disparaissent ensuite dans les nombreux sentiers du bois.
Des échanges discrets
Lors de notre promenade, nous tentons d’engager la conversation avec certains hommes. Beaucoup préfèrent rester silencieux et discrets sur leur identité. Certains confient que leur entourage ignore leur bisexualité ou homosexualité. « Ici, j’ai d’excellentes discussions », dit un homme, soulignant que l’anonymat du lieu lui permet de parler librement des sujets qui lui tiennent à cœur, ce qu’il ne pourrait pas faire avec ses amis les plus proches.
Un autre homme indique qu’il se sent en sécurité dans ce bois, car il sait que sa famille évite cet endroit. Il se soucie néanmoins de garer son véhicule de manière à ce que son numéro d’immatriculation ne soit pas visible.
Des motivations variées
Un autre visiteur, un homme d’une quarantaine d’années, avoue qu’il vient ici uniquement pour des rencontres sexuelles. « Je ne cherche rien d’émotionnel. Je viens pour le sexe, même si cela ne se produit pas toujours », explique-t-il, ajoutant qu’il est dérangé par les commentaires homophobes qu’il entend parfois en se rendant au bois.
Mythes et réalité
Le « Schwulenwäldli » est entouré de rumeurs et de blagues dans la région. Certaines mises en garde, comme le fait de ne pas se baisser, font partie des histoires les plus innocentes, mais que pense Jäger de ces rumeurs ? « Ceux qui parlent sans jamais avoir mis les pieds ici devraient cesser de raconter des choses », conseille-t-il.
Il évoque également la notion même de « Schwulenwäldli », qu’il considère trompeuse. Pour lui, beaucoup de ces hommes qui cherchent des rapports dans ce bois ne se définissent pas comme homosexuels. « Ils ont des relations avec des hommes, mais cela ne signifie pas qu’ils se voient uniquement comme tels », conclut Jäger.