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Après plus de quarante ans de détention, la justice française a ordonné la libération de Georges Ibrahim Abdallah, le jeudi 17 juillet au matin. La cour d’appel de Paris a décidé, lors d’une audience non publique, de lui accorder la libération conditionnelle et son expulsion vers le Liban.
Une fin d’incarcération après des décennies
Agé de 74 ans, Georges Ibrahim Abdallah, militant des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), va quitter sa cellule de Lannemezan, où il a reçu de nombreuses lettres de soutien et où des drapeaux ou affiches à l’effigie de Che Guevara ornent les murs. Après avoir été transporté par avion militaire à Paris, il sera placé en centre de rétention avant de prendre un vol pour Beyrouth, où il sera remis aux autorités libanaises. Il pourra ainsi terminer ses jours dans son village de Kobayat, situé au nord du Liban.
Un parcours judiciaire complexe
Interpellé en 1984, Georges Ibrahim Abdallah a été condamné en 1987 à la réclusion criminelle à perpétuité pour complicité d’assassinats terroristes, visant Charles R. Ray, attaché militaire adjoint américain, et Yacov Barsimantov, deuxième secrétaire de l’ambassade d’Israël, tous deux tués par les FARL à Paris en 1982. Bien qu’il ait toujours clamé son innocence concernant ces attentats, il a reconnu la responsabilité politique de ces actes, les qualifiant d’« actes de résistance » contre « l’oppression israélienne et américaine ».
Douzième demande de libération
Libérable depuis 1999, Georges Ibrahim Abdallah a vu la plupart de ses demandes de mise en liberté rejetées par la justice. Dans les rares cas où ces demandes ont été acceptées, l’exécutif s’y est opposé, incitant le parquet à faire appel ou refusant d’organiser son expulsion vers le Liban, condition sine qua non pour sa libération. Sa douzième demande a finalement été acceptée, marquant un tournant dans son long parcours judiciaire.
Une décision du tribunal favorable
À la surprise générale, les juges du tribunal d’application des peines ont estimé, dans une décision motivée le 15 novembre 2024, que la durée de détention de Georges Ibrahim Abdallah était « disproportionnée » par rapport aux crimes commis. Ils ont souligné que ce détenu « âgé », souhaitant terminer sa vie dans son village natal, ne présentait plus de risque de « trouble à l’ordre public ». Au contraire, c’est son maintien en détention qui était perçu comme un trouble à l’ordre public en raison des nombreuses manifestations régulières en sa faveur.