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Face à la montée des préoccupations concernant l’impact des plateformes en ligne sur la santé mentale et la sécurité des enfants, plusieurs pays européens, notamment la France, la Grèce et l’Espagne, avancent des propositions pour encadrer l’accès aux réseaux sociaux par les mineurs. Lors d’une réunion ministérielle à Luxembourg, ces nations ont exprimé leur volonté de mettre en œuvre des mesures communes pour limiter les risques liés à une utilisation excessive ou inappropriée d’Internet par les plus jeunes.
La proposition phare consiste à fixer un âge de majorité numérique à l’échelle de l’Union européenne, en-dessous duquel l’accès aux réseaux sociaux serait conditionné à une validation parentale ou à la connaissance de l’âge réel des utilisateurs. « Il faut que l’Europe puisse agir de manière appropriée dès que possible », a déclaré Dimitris Papastergiou, ministre grec du Numérique. La mesure s’inscrit dans un contexte où la France, pionnière dans la régulation du numérique, a déjà adopté une loi en 2023 obligeant les plateformes à obtenir le consentement des parents pour les mineurs de moins de 15 ans, bien que cette législation soit encore en phase d’approbation au niveau européen.
Une régulation imminente pour protéger les mineurs
Depuis plusieurs mois, la France a renforcé sa lutte contre les contenus nuisibles en ligne, notamment en obligeant les sites pornographiques à vérifier l’âge des utilisateurs, ce qui a entraîné la mise hors ligne temporaire de plusieurs plateformes. Par ailleurs, TikTok a récemment interdit le hashtag #SkinnyTok, qui promouvait la maigreur extrême, sous la pression du gouvernement français. Ces initiatives témoignent d’une volonté de mieux protéger les jeunes face aux contenus susceptibles d’aggraver troubles tels que l’anxiété, la dépression ou les problèmes d’image corporelle.
Le défi des algorithmes et la nécessité de vérification d’âge
Les pays européens réclament une application coordonnée de mécanismes de contrôle parental, incluant une vérification fiable de l’âge des utilisateurs via des systèmes intégrés aux appareils eux-mêmes. La Commission européenne prévoit de lancer dès le mois prochain une application de vérification d’âge, qui ne devrait pas divulguer de données personnelles. Lors de ce processus, les autorités prennent en compte les lignes directrices déjà proposées dans le cadre du Règlement sur les services numériques (DSA), notamment le paramétrage par défaut en mode privé des comptes jeunes.
Les enjeux de la protection des jeunes à l’ère numérique
Les autorités européennes dénoncent la prolifération de contenus à caractère cyberharcèlement, discours de haine et désinformation, qui menacent la sécurité et le développement des enfants. La vision partagée par la France, la Grèce et l’Espagne consiste à limiter leur exposition aux algorithmes addictifs, responsables souvent d’aggravation de troubles psychologiques. Ces pays militent pour une régulation plus stricte afin d’assurer une utilisation plus saine et sécurisée de l’espace numérique pour les jeunes générations.