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Au Mans (Sarthe), le mineur soupçonné d’attentats arrêté
Un jeune homme de 17 ans a été interpellé au Mans, dans la Sarthe, au cours d’une opération menée par la DGSI. Âgé de 17 ans et scolarisé en première, il était jusqu’alors « inconnu des services de renseignement et sans casier judiciaire », note la présentation des faits. Les enquêteurs auraient retrouvé, lors de la perquisition de son domicile, « des bouts de papier » mentionnant des cibles potentielles : des établissements scolaires de la région et l’ambassade d’Israël à Paris.
Le profil du mineur a surpris les autorités et son entourage. Me Dylan Slama, l’avocat du jeune suspect, insiste sur cette singularité : « C’est quelqu’un qui est scolarisé, quelqu’un qui n’est pas inscrit dans la délinquance, qui n’a pas de casier judiciaire. C’est quelqu’un qui s’est retrouvé peut-être, à un moment, pris dans un engrenage. Alors il a sa part de responsabilité, mais je rappelle qu’il est mineur ».
Les investigations se poursuivent pour préciser la nature et l’ampleur du projet allégué, ainsi que les motivations exactes du mineur suspecté de préparer des attentats.
Enquête, garde à vue et mise en examen pour terrorisme
Mis en garde à vue depuis le lundi 1er septembre, l’adolescent aurait reconnu les faits aux enquêteurs. Ce vendredi soir, il a été mis en examen pour « association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste » et placé en détention provisoire, selon une source proche du dossier.
L’enquête devra déterminer précisément l’état d’avancement du projet : il s’agit d’établir si des étapes concrètes avaient été franchies et s’il existait des complices ou une chaîne d’approvisionnement. Pour l’heure, les informations publiques signalent surtout des éléments écrits et le résultat des premières auditions.
Depuis janvier, 14 mineurs ont été mis en examen dans des affaires liées au terrorisme, un chiffre dit en hausse ces dernières années, ce qui illustre la recrudescence des dossiers impliquant des personnes jeunes dans ce type de procédure.
Radicalisation supposée et vulnérabilité de l’adolescence
Les premières indications de l’enquête évoquent une radicalisation autonome, survenue « dans sa chambre » au contact de vidéos diffusées sur Internet. Les enquêteurs privilégient, pour le moment, l’hypothèse d’une dérive individuelle via des contenus en ligne plutôt qu’un parcours d’endoctrinement collectif avéré.
Sur le plan psychologique, la docteure en psychanalyse Laure Westphal met en perspective ce type de basculement chez les jeunes : « L’adolescence, c’est quand même une période de grande fragilité et de remaniement identitaire important. Si ces personnes se sentent particulièrement vulnérables et sans réponse, elles peuvent facilement adhérer à un discours prêt à l’emploi qui donne toutes les réponses à des questions existentielles ».
Les autorités judiciaires et policières cherchent désormais à reconstituer la chronologie des consultations de contenus, les échanges éventuels et l’origine des sources d’inspiration ou d’encouragement, afin de comprendre comment s’est opérée cette radicalisation présumée.
Prochaines étapes de la procédure
La détention provisoire et la mise en examen ouvrent une phase judiciaire durant laquelle les enquêteurs continueront les auditions, les consultations d’éléments numériques et les nouvelles perquisitions si nécessaire. L’objectif est d’établir l’ampleur du projet, d’identifier d’éventuels complices et de remonter aux contacts ou aux sources ayant pu influencer le mineur.
Les décisions suivantes — prolongation ou levée de la détention, constitution d’un dossier définitif transmis au juge d’instruction — dépendront des résultats des investigations en cours et des éléments matériels rassemblés par la DGSI et le parquet antiterroriste.
Pour l’instant, les autorités maintiennent la qualification terroriste et la gravité des faits allégués, tandis que la défense rappelle l’âge et la situation scolaire du mineur, soulignant la question de la responsabilité et de la prise en charge particulière des adolescents dans de telles procédures.