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La voix des entreprises, dialogue, simplification, croissance économique doivent être mieux reliés pour que les décisions publiques répondent aux réalités du terrain et favorisent la reprise durable.
Faire entendre la voix des entreprises : dialogue et simplification pour la croissance économique
Une distance s’est creusée entre « le monde qui décide » et « celui qui fait ». Les décisions prises loin des préoccupations concrètes peinent à produire des effets durables sur le terrain. Pourtant, nombre de solutions se trouvent au plus près de l’action quotidienne : dans les entreprises et sur les territoires, où dirigeants et équipes repèrent les obstacles et bâtissent des réponses pragmatiques.
Le tissu de proximité français est composé d’environ 1 400 000 TPE-PME. Ces entreprises sont, pour l’essentiel, créatrices d’emplois et vecteurs d’innovation. Selon la Grande consultation des entrepreneurs CCI France (OpinionWay, août 2025, en partenariat avec La Tribune), « pour les deux tiers, ont confiance dans leur entreprise pour l’avenir ». Cette confiance contraste avec le sentiment d’éloignement vis‑à‑vis des sphères décisionnelles.
Le rôle des corps intermédiaires et des CCI
Les corps intermédiaires, et en particulier le réseau des Chambres de commerce et d’industrie (CCI), jouent un rôle central. Ils agrègent les besoins locaux, confrontent les points de vue et construisent des propositions pragmatiques issues du terrain. En renforçant ces structures et en les associant en amont aux processus décisionnels, il est possible de rendre la concertation plus utile et d’élaborer des politiques publiques mieux ciblées.
Les CCI peuvent, par leur proximité et leur connaissance des entreprises, accélérer la remontée des difficultés opérationnelles et tester des solutions avant leur généralisation. Ce travail de terrain permet d’identifier rapidement les freins à l’investissement, à l’embauche ou à la transition écologique et d’y apporter des réponses adaptées aux réalités locales.
La simplification, urgence récurrente
Les dirigeants répètent qu’il est urgent de simplifier le cadre réglementaire. La complexité administrative est perçue comme un frein majeur à la croissance et à l’innovation : elle mobilise un temps précieux, engendre des coûts indirects et crée des inégalités entre entreprises selon leurs capacités à gérer les procédures.
Alléger à bon escient les normes et les procédures ne signifie pas renoncer aux objectifs de protection sociale, sanitaire ou environnementale, mais recentrer les règles sur l’essentiel et faciliter leur application. La simplification vise à libérer du temps et des ressources pour que les entrepreneurs puissent se concentrer sur le développement, l’investissement et la création d’emplois.
Des politiques publiques plus efficaces et ciblées
Pour retrouver cohérence et efficacité, l’action publique doit s’appuyer sur la force vive de l’économie. Cela passe par trois leviers concrets : donner davantage la parole aux entreprises, mobiliser la proximité des corps intermédiaires pour un dialogue continu et engager une véritable politique de simplification administrative.
Associer les acteurs locaux tôt dans le processus décisionnel permettrait non seulement d’améliorer la qualité des mesures prises, mais aussi d’accroître leur acceptabilité et leur mise en œuvre effective. La combinaison du dialogue et de la simplification constitue, selon l’auteur de cet appel, une condition pour relancer des dynamiques de croissance et de confiance.
Agir collectivement, avec pragmatisme et confiance, est présenté comme la voie pour reconnecter les décideurs et ceux qui font vivre l’économie quotidienne. Redonner sens à la concertation et alléger les charges administratives sont deux étapes complémentaires pour stimuler l’initiative entrepreneuriale et générer des points de croissance durables.
Par Alain Di Crescenzo, président de CCI France