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Le ministère de l’Intérieur britannique a annoncé, dimanche 15 juin, le lancement d’une opération policière nationale visant à retrouver des membres de gangs pédocriminels responsables de l’exploitation sexuelle de jeunes filles dans plusieurs villes d’Angleterre entre la fin des années 1990 et le début des années 2010.
Une opération coordonnée par l’Agence britannique de lutte contre le crime
L’Agence britannique de lutte contre le crime (NCA) a été chargée de cette opération, qui se déroulera en collaboration avec les forces de police. Cette initiative permettra également la réouverture d’enquêtes qui avaient été classées sans suite précédemment. Cette annonce fait suite à la position du Premier ministre, Keir Starmer, qui a exprimé son soutien pour une enquête nationale sur le sujet, ayant auparavant privilégié des investigations locales.
Selon le ministère, « davantage de survivants des atrocités commises par des gangs pédocriminels obtiendront justice » grâce à cette opération, dont l’objectif principal est de traduire en justice les membres de ces réseaux criminels.
Réactions officielles et enjeux de justice
La ministre de l’Intérieur, Yvette Cooper, a déclaré : « Les jeunes filles vulnérables qui ont été exploitées de façon inimaginable sont aujourd’hui des femmes courageuses qui réclament, à juste titre, justice ». Elle a ajouté que « trop peu de gens les ont écoutées à l’époque. C’était une faute grave et impardonnable. Nous y mettons fin maintenant », mentionnant que plus de 800 affaires ont déjà été identifiées par la police après que des dossiers clos ont été rouverts.
Des gangs actifs pendant des décennies
Au cours de plusieurs décennies, dans plusieurs villes anglaises, des gangs d’hommes, principalement d’origine pakistanaise, s’en sont pris à des filles et jeunes filles, pour la plupart blanches et issues de milieux défavorisés. Ce scandale des « grooming gangs » a refait surface début janvier, lorsque le milliardaire Elon Musk a accusé le Premier ministre Keir Starmer d’avoir laissé des « groupes de violeurs exploiter des jeunes filles sans avoir à faire face à la justice ».
Le cas de Rotherham
Le cas le plus marquant est celui de Rotherham, où près de 1 500 mineures ont été droguées, violées et sexuellement exploitées par un de ces gangs pendant seize ans, entre 1997 et 2013. Plus d’une centaine d’hommes ont été condamnés, et le nombre de victimes est estimé à plusieurs milliers. Les manquements de la police et des autorités locales ont été vivement critiqués, et cette affaire, qui a profondément marqué l’Angleterre, est souvent citée par l’extrême droite britannique pour dénoncer le laxisme des pouvoirs publics et une justice à deux vitesses.