Home ActualitéSolidarité avec l’Ukraine : Un statut contesté en Suisse

Solidarité avec l’Ukraine : Un statut contesté en Suisse

by Sara
Suisse

Le débat sur la motion d’Esther Friedli, proposée en juin dernier au sein du Ständerat, a pris une tournure inattendue. À l’époque, le sujet semblait peu préoccupant, avec seulement quelques interventions notées dans le procès-verbal. Cependant, la situation a évolué, et les opposants à la motion craignent désormais que la Suisse n’adopte une position similaire à celle de la Norvège, devenant ainsi le premier pays européen à diviser légalement l’Ukraine en deux zones distinctes. La Norvège envisage effectivement de classifier l’Ukraine en différentes zones où les réfugiés pourraient être renvoyés. Cette situation remet en question la solidarité de la Suisse envers ce pays en guerre.

Le statut S des réfugiés ukrainiens

Depuis le début du conflit, environ 67 000 Ukrainiens bénéficient du statut de protection S en Suisse. Ce statut permet aux réfugiés de voyager à l’étranger et de travailler en Suisse. Esther Friedli demande que ce statut ne soit accordé qu’aux personnes résidant dans des zones occupées par la Russie ou celles en conflit. Elle souligne qu’il y a de plus en plus de demandeurs d’asile qui ne sont pas en danger imminent, ce qui met une pression supplémentaire sur les communes et les écoles en Suisse.

La réponse du gouvernement suisse

Le Conseil fédéral s’oppose fermement à cette motion, citant des considérations de politique étrangère. Une division de l’Ukraine n’est pas conforme aux règles en vigueur dans les autres pays européens. Selon le gouvernement, « la réduction de la migration secondaire et l’évitement de charges supplémentaires sur les systèmes d’accueil sont des objectifs communs de la Suisse et de l’UE ». Un acte isolé de la Suisse irait à l’encontre de ces objectifs.

Les préoccupations internes

Au sein du Département de la justice, des voix s’élèvent pour dire qu’il n’y a pas de sécurité en Ukraine. Avec le déploiement des missiles à moyenne portée par la Russie, presque toutes les localités ukrainiennes pourraient devenir des cibles potentielles.

Le soutien au sein du gouvernement

Beat Jans, le ministre en charge, semble également bénéficier d’un soutien au sein du gouvernement, avec des documents internes révélant que le Département des affaires étrangères et le Département de l’économie sont préoccupés par la motion. Ils estiment que cette demande pourrait être perçue par l’UE comme un manque de solidarité et serait contraire à l’engagement de la Suisse pour la paix en Ukraine.

Une question politique délicate

Les craintes persistent que le Conseil national ne soutienne également la motion de Friedli. Ce sujet sensible est prévu à l’ordre du jour du premier jour de la session. Lors des discussions préliminaires, les votes étaient très serrés, et la commission a recommandé de rejeter la motion par un vote décisif.

Les mots de Gerhard Pfister

Les yeux seront tournés vers Gerhard Pfister, président du parti du centre, qui s’est toujours exprimé clairement sur ce sujet. Il a déclaré à « Nau »: « Si l’on exige que seuls les Ukrainiens des zones occupées puissent rester en Suisse, nous soutenons un potentiel objectif de guerre de la Russie. » Cependant, lors des débats au sein du Ständerat, plusieurs représentants du centre ont voté avec l’UDC, et des dissidents pourraient également apparaître au Conseil national.

Solidarité Ukraine | Suisse | Ukraine | Solidarité | Réfugiés | Statut S | Protection

You may also like

Leave a Comment