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Vous bâillez fréquemment au cours de la journée ? Vous ressentez le besoin de multiplier les cafés pour rester éveillé ? Ces signes de fatigue, souvent minimisés, peuvent révéler un déficit chronique de sommeil aux conséquences sérieuses pour la santé. Selon l’Académie américaine de la médecine du sommeil (AASM), la somnolence excessive constitue un indicateur d’alerte important qu’il ne faut pas négliger.
Somnolence excessive : un risque sous-estimé pour la santé
La somnolence excessive, souvent perçue comme un simple symptôme passager, peut masquer un déficit de sommeil dangereux. Le Dr Eric Olson, pneumologue et président de l’AASM, souligne que ce trouble a des répercussions bien au-delà de la fatigue passagère : il augmente les risques d’accidents de la route et d’erreurs professionnelles, tout en étant associé à plusieurs maladies chroniques majeures, notamment :
- Le diabète
- La dépression
- L’obésité
- Les maladies cardiovasculaires
Les bâillements excessifs, pouvant atteindre jusqu’à 200 fois par jour, ne sont pas anodins. Ils peuvent également indiquer des affections graves telles que la méningite ou une intoxication au monoxyde de carbone.
Un phénomène très répandu et souvent ignoré
Aux États-Unis, un adulte sur trois déclare souffrir de somnolence diurne excessive, tandis qu’en France, ce chiffre concerne environ un Français sur cinq, selon l’Assurance Maladie. Malgré cette prévalence, peu de personnes consultent un professionnel de santé. Kristen Knutson, spécialiste de la Northwestern University, rappelle qu’« s’assoupir pendant une réunion, même ennuyeuse, est un signe de dette de sommeil ». Une personne bien reposée ne devrait pas s’endormir lors d’activités passives.
Une mauvaise perception de son propre état de vigilance
Le danger principal réside dans notre capacité erronée à évaluer notre vigilance personnelle en cas de privation chronique de sommeil. La Dre Indira Gurubhagavatula de Penn Medicine explique que « nous pensons souvent être en forme alors que des tests démontrent une baisse significative de la réactivité, de la mémoire et de la coordination ». Cette méconnaissance peut conduire à des « microsommeils » de quelques secondes, parfois sans que l’on s’en rende compte, notamment au volant. Aux États-Unis, ces épisodes seraient responsables d’environ 100 000 accidents de la route chaque année.
Comment évaluer et limiter la somnolence excessive ?
Pour mesurer ce symptôme, des outils comme l’échelle de somnolence d’Epworth sont recommandés. Cette échelle attribue un score sur 24 points ; un résultat supérieur à 10 indique la nécessité d’une prise en charge médicale. Les causes de somnolence excessive sont multiples et comprennent :
- Les troubles du sommeil tels que l’apnée ou l’insomnie
- Les douleurs chroniques
- Les effets secondaires de certains médicaments
- Une hygiène de vie dégradée, impliquant consommation excessive de caféine, d’alcool, de cannabis, exposition à une lumière trop intense en chambre, ou un environnement bruyant
Le Dr Olson insiste sur l’importance d’« identifier, évaluer et traiter la somnolence excessive » pour préserver la santé et la sécurité de chacun.