Une majorité de Français estiment que la justice des mineurs est inadaptée à la société d’aujourd’hui, selon un sondage publié sur Europe 1/CNews/Le JDD. L’enquête révèle que 83% des répondants partagent ce point de vue, avec des écarts notables selon l’âge, le sexe et l’affiliation politique. Le débat public sur le rôle et les mesures à prendre pour les mineurs délinquants se poursuit, alimenté par ces chiffres qui dessinent un clivage entre les électeurs et les catégories socio-professionnelles. Dans le détail, la perception d’inadaptation est plus marquée chez les plus âgés et chez les électeurs de droite, mais elle reste largement partagée à travers les camps.

Chiffres clefs et lecture du sondage
Selon le sondage réalisé les 13 et 14 novembre auprès d’un échantillon national représentatif de 1 010 personnes, 83% estiment que la justice des mineurs est inadaptée. Chez les femmes, cette opinion atteint 86% et 81% chez les hommes. L’âge joue aussi: 72% des moins de 35 ans et 90% des 50 ans et plus estiment l’inadaptation, les 35-49 ans se situant à 81%.
Par ordre d’affinité politique, les résultats varient notablement: les électeurs de droite présentent un taux élevé d’inadaptation, 88% à l’échelle générale et 90% chez les électeurs du RN; à l’inverse, les sympathisants de la gauche affichent des chiffres plus modérés mais majoritaires: 64% chez les écologistes, 75% chez La France insoumise et 81% chez les partisans du PS. Dans le camp du président, la proportion est d’environ 78%.
Des chiffres complémentaires évoqués par l’institut CSA montrent des écarts nets selon les formations politiques: 87% des proches des Républicains et 90% des électeurs du RN estiment l’inadaptation; côté gauche, 64% chez les écologistes, 75% chez les insoumis et 81% chez les socialistes; 78% chez les partisans du mouvement au sommet de l’État.
Pour mémoire, ces chiffres restent proches de ceux observés en mars 2025, lorsque 84% des personnes interrogées partageaient cet avis.
Réactions et clivages politiques
Les résultats mettent en évidence un clivage marquant entre les grandes familles politiques. L’angle proposé par les formations de droite est plus dur sur la question de l’efficacité et des sanctions; chez RN et LR, la proportion d’inadaptation approche ou dépasse les 90%, montrant une attente de révision des mécanismes de justice et de prévention.
À gauche, les chiffres restent élevés mais plus bas (environ 75–81%), reflétant une approche plus nuancée axée sur la prévention et l’éducation tout en reconnaissant l’inadéquation perçue par une part du public. Dans le camp présidentiel, environ 78% expriment ce point de vue, indiquant un consensus plus large mais non unanime.
Sans proposition précise dans le cadre de ce sondage, les résultats offrent surtout un indicateur de l’état actuel du débat public et des attentes des électeurs, sans conclure sur les mesures à adopter à court terme.