Table of Contents
Dans un contexte de violences accrues dans le sud de la Syrie, la ville de Soueïda a été le théâtre d’un affrontement dévastateur entre combattants druzes et tribus sunnites, faisant plus de 1 300 morts selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Parmi eux, une majorité de civils druzes, avec des témoignages poignants de pertes humaines et de destructions massives.
Un drame familial dans le chaos de Soueïda
Firas Abou Latif, un chercheur franco-syrien âgé de 48 ans, a été tué dans le calvaire qui a ravagé cette ville à majorité druze. Sa famille a raconté que la dernière fois qu’ils ont eu contact avec lui, c’était le mercredi 16 juillet, date également anniversaire de leur mariage. Depuis, ils n’ont plus eu de nouvelles que la terrible nouvelle de sa mort, identifiée uniquement grâce à sa montre brûlée, dans une maison entièrement calcinée. Amjad Zreika, son épouse, confie que des snipers et des jeunes tentant de secourir leur famille ont été tués lors des combats qui ont duré plusieurs jours.
Parti en Syrie début juin avec ses enfants pour retrouver sa famille, Firas Abou Latif n’a pas survécu à cette escalade de violence. Sa maison, située près de Rouen, n’est plus qu’un symbole de l’horreur : entièrement détruite par l’incendie qui a duré près d’une journée.
Une population prise au piège et en fuite
Face à ces violences, la famille d’Amjad Zreika a fui la zone de conflit, passant de village en village pour échapper aux bombardements. La mère raconte que ses enfants, âgés de deux et cinq ans, lui demandent quand ils pourront rentrer en France, pays dans lequel ils sont nés et où leur enfance a été vécue. Elle souhaite ardemment les sortir de cette impasse pour leur offrir un avenir plus sûr.
Un cessez-le-feu, décrété après le retrait des groupes tribaux de Soueïda, n’a pas encore permis un départ sécurisé pour la population. Le territoire demeure sous contrôle des groupes druzes, et les routes restent impraticables, ce qui maintient la région dans une situation de crise humanitaire.
Un bilan lourd et des exécutions sommaires
Selon le rapport de l’ONG, parmi les 1 311 morts, figure une majorité de druzes dont 533 combattants, ainsi que 300 civils. Le document rapporte également que 196 personnes ont été sommairement exécutées par des membres des ministères de la Défense et de l’Intérieur, dans un contexte où la violence et les règlements de comptes sont intensifiés.
Ce conflit, fortement marqué par une rivalité ethnique et religieuse, continue de déchiqueter une région déjà fragilisée par plusieurs années de guerre civile en Syrie, exacerbant la détresse des familles et compliquant toute perspective de paix à court terme.