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Alors que l’été approche, l’agence de notation S&P doit prochainement rendre sa nouvelle évaluation de la situation financière de la France, après avoir déjà placé la note du pays sous surveillance négative en février dernier. Avec une note de AA-, la meilleure qualifiée « bonne qualité » de crédit, l’agence souligne que des risques persistent malgré l’absence de mesures budgétaires radicales depuis cette dernière annonce.
Une situation fragile et incertaine à l’approche des échéances
Selon S&P, la France fait face à des finances publiques « sous pression » et sa stratégie budgétaire, qui doit s’étendre au-delà de 2025, demeure incertaine. Le contexte économique actuel ne rassure pas totalement, d’autant que l’agence évoque la possibilité d’une dégradation possible si aucune amélioration significative n’est observée dans la gestion de la dette et des dépenses publiques.
Les défis budgétaires et sociaux du gouvernement
Le gouvernement français, dirigé par le Premier ministre François Bayrou, doit d’ores et déjà trouver 40 milliards d’euros pour l’année prochaine, entre l’État, la Sécurité sociale et les collectivités locales. Pour financer ces dépenses, une hausse de la TVA, baptisée « TVA sociale », est évoquée comme une option. Toutefois, aucune mesure concrète n’a encore été arrêtée, malgré la nécessité de présenter d’ici le 14 juillet un plan pour rétablir l’équilibre budgétaire.
Les avertissements des institutions et la question de la crédibilité
Le 19 mai, la Commission européenne a révélé que la France afficherait le pire déficit public de la zone euro en 2025 et 2026, respectivement 5,6 % et 5,7 % du PIB, alors que le gouvernement maintient encore ses prévisions en dessous, avec 5,4 % et 4,6 %. La Cour des comptes a également alerté sur une possible crise de liquidité pour la Sécurité sociale, en raison du dérapage incontrôlé de ses dépenses. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a au contraire insisté sur un objectif ambitieux de return à l’équilibre pour 2029, malgré des prévisions alarmantes de déficit de 24,1 milliards d’euros en 2028.
Les enjeux pour la notation et les investisseurs
Face à cette situation, S&P devra décider si elle confirme sa note ou dégrade la perspective de la France. Une dégradation pourrait faire passer la note du pays dans la catégorie des « A », ce qui serait source d’inquiétudes pour les investisseurs institutionnels, souvent limités à ce niveau de notation, et pourrait entraîner une hausse des taux d’intérêt sur la dette française, rendant le financement plus coûteux. Certains économistes, comme Charlotte de Montpellier d’ING, estiment que l’agence pourrait choisir de patienter, en attendant les discussions sur la réforme des retraites et le budget 2026. Les autres agences de notation, Fitch et Moody’s, maintiennent leur regard sceptique ou stable sur la France.
En définitive, l’échéance estivale reste critique : la France doit montrer des avancées concrètes, faute de quoi sa cote pourrait rapidement être revue à la baisse, accentuant la pression sur ses finances publiques et ses capacités de financement.