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Lors du Tour de France, une question majeure revient souvent : comment les coureurs parviennent-ils à soutenir un effort aussi titanesque durant trois semaines, souvent sous des températures caniculaires ? La réponse réside en grande partie dans une stratégie alimentaire sophistiquée, élaborée pour optimiser chaque étape du défi sportif.
Une préparation méticuleuse avant le départ
Plusieurs jours avant chaque étape, les cyclistes mettent en œuvre une alimentation hyperglucidique pour saturer leurs réserves de glycogène musculaire et hépatique. Matthieu Marty, expert en physiologie de l’exercice, insiste sur l’importance de cette phase de préparation, qui permet à leur corps d’emmagasiner suffisamment d’énergie pour faire face aux efforts intenses à venir. Le repas d’avant-course, ingéré 3 à 4 heures avant le départ, doit être soigneusement équilibré : riche en glucides faciles à digérer, il doit assurer une charge efficace sans risquer de problèmes digestifs.
Une gestion énergétique durant l’épreuve
Pendant la course, les cyclistes doivent consommer entre 80 et 120 grammes de glucides par heure, soit l’équivalent de 3 à 4 bananes, à travers gels, barres et boissons énergétiques. Cette alimentation permet une fourniture d’énergie constante tout en respectant la capacité d’absorption de leur intestin, évitant ainsi inconforts digestifs. Même lors des phases de moindre intensité, le métabolisme reste sous contrainte : le glycogène demeure crucial, notamment pour le système nerveux et les efforts de très haute intensité. L’hydratation joue également un rôle clé, avec une perte pouvant atteindre 1 à 2 litres par heure sous le soleil de juillet. Afin d’éviter la déshydratation, les coureurs boivent généralement entre 500 ml et 1 litre de boisson enrichie en électrolytes et glucides chaque heure.
Cycle de récupération après chaque étape
Dès l’arrivée, la récupération devient une étape essentielle pour maintenir le niveau d’effort. Priorité aux glucides rapides et aux protéines, afin de relancer la synthèse de glycogène et réparer les fibres musculaires endommagées. Le timing est primordial : des études montrent que la consommation immédiate d’aliments riches en glucides et en protéines optimise la performance dès l’étape suivante. Cette fenêtre de récupération, courte mais cruciale, permet aux coureurs de repartir pour une nouvelle étape sans chute de performance, leur permettant de maintenir un rythme soutenu jusqu’à Paris.