Accueil ActualitéSportsLe retour du club grec Sydney Olympic : un géant endormi se réveille

Le retour du club grec Sydney Olympic : un géant endormi se réveille

par Marie
Australie

Symbole vibrant de la diaspora grecque en Australie, le club historique Sydney Olympic entame un nouveau chapitre de son histoire. Après des décennies de hauts et de bas, ce « géant endormi » du football australien retrouve des couleurs, porté par la ferveur d’une communauté qui n’a jamais oublié ses racines.

Les origines : l’union sacrée de 1957

« Je suis le dernier des anciens membres du club », confie avec émotion John Procopiadis, 90 ans. Mémoire vivante de l’institution, il se souvient de la fondation de la première équipe de football de la diaspora grecque en Australie comme si c’était hier. En 1957, pour apaiser la « xenitia » — ce sentiment d’exil et de mal du pays — plusieurs petites équipes de quartier ont décidé de s’unir.

Lors d’une réunion historique le 25 novembre 1957 à Alexandria, dans la banlieue de Sydney, la décision fut prise de créer le Pan Hellenic. « Ils ont convenu de porter des rayures verticales bleues et blanches, comme le drapeau grec, afin que l’équipe ne soit associée à aucune faction politique ou région spécifique, mais représente tous les Grecs », explique Procopiadis. Des immigrés de Grèce, de Chypre, d’Égypte ou d’Asie Mineure y trouvaient un refuge commun, transformant le stade en un lieu de retrouvailles familiales et sociales.

Du Pan Hellenic au Sydney Olympic : une évolution nécessaire

Constantine Vertzayias, fils d’un membre fondateur, se rappelle l’époque où le football était une religion pour les travailleurs immigrés. « Les Grecs travaillaient du lundi au vendredi et attendaient le dimanche avec impatience pour voir jouer le Pan Hellenic. C’était leur dieu », raconte-t-il. L’engouement était tel que les matchs contre les équipes italiennes pouvaient attirer jusqu’à 16 000 spectateurs, un record pour l’époque dans un pays dominé par le rugby.

Cependant, les tensions interethniques et les régulations gouvernementales ont forcé le club à évoluer. Pour éviter les conflits nationalistes dans les stades, le gouvernement australien a exigé la suppression des noms ethniques. C’est ainsi que le Pan Hellenic est devenu le Sydney Olympic, un nom permettant aux anciens de conserver leur lien avec l’héritage hellénique tout en ancrant le club dans sa géographie australienne.

Le réveil du « géant endormi »

L’historien Vasilis Vasilas décrit le club comme un « géant qui ne s’est jamais totalement réveillé », oscillant entre triomphes sportifs et crises identitaires. Après une période dorée dans les années 1960, marquée par l’importation de joueurs vedettes venus de Grèce, le club a connu des difficultés financières et structurelles, frôlant la faillite en 1976.

La renaissance est passée par une professionnalisation et l’intégration dans la National Soccer League (NSL) en 1977. Aujourd’hui, une nouvelle dynamique s’installe. Damon Hanlin, l’actuel président aux racines de Kalymnos, œuvre pour maintenir l’identité grecque du club tout en l’ouvrant à un public plus large. « La Grèce est dans notre sang », affirme-t-il, tout en soulignant la nécessité de moderniser l’institution pour assurer sa survie.

Une seconde chance dans l’élite

L’avenir s’annonce prometteur. Récemment, le Sydney Olympic a été sélectionné pour intégrer la nouvelle deuxième division nationale (National Second Tier) de la Fédération australienne de football. Cette promotion, basée sur des critères d’évaluation rigoureux plutôt que sur de simples victoires sur le terrain, offre au club une opportunité historique.

« C’est notre seconde chance », conclut Damon Hanlin avec optimisme. Alors que le football gagne en popularité en Australie, le Sydney Olympic espère non seulement raviver la flamme chez les descendants de la diaspora, mais aussi écrire une nouvelle page glorieuse du football grec aux antipodes.

Source: https://www.ekathimerini.com/sports/1290977/a-sleeping-giant-awakens-the-comeback-of-australias-greek-soccer-club/

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