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À Paris, la Seine a inauguré une nouvelle ère de baignade en accueillant ses premiers nageurs depuis un siècle, sous une surveillance rigoureuse. Ce moment historique s’est déroulé le samedi 5 juillet, offrant au grand public l’occasion de se baigner dans les eaux du fleuve, une activité interdite depuis 1923.
Une première baignade sous haute surveillance
Les nageurs, munis de flotteurs jaunes, se sont élancés dès 8 h depuis des pontons aménagés sur le bras Marie, en face de l’île Saint-Louis. Leur sécurité était assurée par des maîtres nageurs vêtus de t-shirts jaune fluo et de shorts rouges, ainsi que par des patrouilles de la préfecture de police de Paris.
Chaque participant devait porter un flotteur attaché à un cordon autour de la taille, et la baignade se déroulait dans un espace délimité par un cordon de sécurité.
« La qualité de l’eau est conforme » aux normes sanitaires et la température est de « 25 degrés », a déclaré Pierre Rabadan, adjoint aux sports à la mairie de Paris. Il a lui-même prévu de se baigner sur le site de Bercy, bien que la maire de Paris, Anne Hidalgo, ait exprimé des réserves sur sa propre baignade.
Le bonheur retrouvé
La maire de Paris, accompagnée du préfet de police de Paris Laurent Nunez et de la ministre des Sports Marie Barsacq, a visité le ponton peu avant 8 h 30. « J’aurais très envie de sauter dans l’eau. Elle a l’air très bonne », a-t-elle déclaré à l’AFP. Des nageurs l’ont remerciée chaleureusement, exprimant leur enthousiasme pour ce moment tant attendu.
« C’est un rêve de gosse de faire nager les gens dans la Seine », a affirmé l’élue.
Cette baignade est la première d’une série d’ouvertures, avec d’autres sites prévus au bras de Grenelle près de la tour Eiffel et à Bercy, offrant des infrastructures adaptées pour le public.
Des infrastructures adaptées et une baignade gratuite
La baignade, gratuite, sera accessible jusqu’au 31 août, selon les conditions météo. Le bras Marie peut accueillir 150 personnes simultanément, tandis que Bercy a une capacité de 700 personnes, dont 300 dans la zone de baignade. Le site de Grenelle, avec un bassin sécurisé pour les familles, peut recevoir 200 personnes à la fois et propose également la possibilité de faire du kayak.
« L’un de mes prédécesseurs a rêvé d’une Seine où chacun pourrait nager. Demain, sa promesse sera tenue », a déclaré Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux, soulignant la fierté nationale.
Un enjeu de santé publique
La baignade dans la Seine répond à un besoin d’adaptation face aux changements climatiques, notamment en période de canicule. L’amélioration de la qualité de l’eau a nécessité un investissement de plus de 1,4 milliard d’euros pour garantir une baignade sûre.
Cependant, des défis demeurent. Les eaux de pluie et les eaux usées étant mélangées dans un unique réseau, un excès de pluie entraîne le déversement d’eaux non traitées dans la Seine, rendant parfois la baignade impraticable.
Risques et précautions
Les autorités rappellent que la baignade dans la Seine comporte des risques, notamment en raison des forts courants, du trafic fluvial et de la présence de vase. Avant de nager de manière autonome, chaque baigneur doit évaluer son aisance aquatique avec un maître-nageur.
Des drapeaux indiqueront la qualité de l’eau et le débit de la Seine, afin de garantir la sécurité des nageurs. Des mesures strictes seront mises en œuvre pour protéger les baigneurs, en particulier lors de conditions météorologiques défavorables.