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Dans le rugby féminin français, seules les joueuses internationales à XV ou à VII bénéficient d’un statut semi-professionnel et d’un salaire, tandis que la majorité des autres joueuses restent amatrices.
Match de l’Elite 1 : Bobigny contre Grenoble
Une pluie fine et un terrain synthétique ont accompagné le match de championnat de première division, l’Elite 1, opposant l’AC Bobigny et le FC Grenoble, le dimanche 6 octobre 2024. Dès la fin du match, l’importance du retour à la vie professionnelle reprend le dessus, car la plupart de ces athlètes doivent être au travail le lendemain. Le coup d’envoi, prévu à 15 heures, a été avancé de deux heures pour permettre au club grenoblois de rentrer plus tôt après un long trajet en bus.
Les Grenobloises, qui ont été défaites 24-10, ont dû jouer sans plusieurs de leurs meilleures joueuses, actuellement au Canada pour participer à la compétition Women XV avec l’équipe de France.
Les défis financiers et professionnels
Les seules joueuses bénéficiant d’un statut semi-professionnel sont celles qui représentent l’équipe nationale, avec un salaire pris en charge par la fédération. « Aujourd’hui, une des premières causes d’arrêt dans le rugby féminin de haut niveau est la différence entre le niveau d’exigence et les conditions dans lesquelles on met les joueuses », déclare Léo Brissaud, entraîneur de Grenoble.
Clémence Gueucier, directrice sportive de Bobigny, renchérit en précisant que le marché n’est pas le même que celui du Top 14 masculin. « On demande aux joueuses un investissement comparable, qu’il s’agisse de visionner des matches, d’analyser les performances, ou de s’entraîner plusieurs fois par semaine », ajoute-t-elle.
Budget et professionnalisation
Le budget de l’équipe féminine de Grenoble est d’environ 350.000 euros pour la saison, tandis que celui de Bobigny s’élève à 400.000 euros. Ce dernier chiffre a doublé en cinq ans, illustrant la professionnalisation des structures. Cependant, beaucoup reste à faire pour améliorer les conditions des joueuses, qui dépendent d’un modèle économique encore insuffisant.
Actuellement, aucune chaîne de télévision ne diffuse le championnat, et les quelques centaines de spectateurs présents lors des matches assistent gratuitement aux rencontres. La fédération française de rugby, qui organise la compétition, a modifié cette saison le format pour améliorer la qualité de jeu et la visibilité, selon Brigitte Jugla, vice-présidente de la FFR chargée du rugby féminin.
Évolution du championnat
Avant la pandémie, le championnat français comptait seize équipes réparties en quatre poules. Aujourd’hui, il ne reste que dix équipes qui s’affrontent dans une poule unique. Parmi ces équipes, six sont liées à des clubs professionnels. Bobigny a réussi à se maintenir en première division, tandis que d’autres clubs comme Rennes, Lille et Blagnac traversent des périodes difficiles.
« Il y a encore un travail de fond à faire, mais les choses avancent », conclut Clémence Gueucier, ancienne internationale du rugby à VII.