Novak Djokovic, US Open, tennis, Alcaraz, Sinner : le Serbe (38 ans) s’est qualifié mardi pour sa quatrième demi‑finale en quatre Majeurs cette année à l’US Open et se retrouve face à l’obstacle Carlos Alcaraz vendredi, puis potentiellement Jannik Sinner en finale dimanche, une double confrontation que peu jugent possible après que les deux jeunes rivaux ont dominé les sept derniers tournois du Grand Chelem.
À l’US Open, les chiffres de Djokovic
En cas de succès final, Djokovic deviendrait le plus vieux lauréat de l’ère open (depuis 1968). Il jouera face à Alcaraz vendredi sa 53e demi‑finale — record absolu — en 80 tournois du Grand Chelem joués, soit 66,25 % de demi‑finales disputées parmi ses participations.
Statistiquement, le bilan du champion olympique est imposant : parmi les huit joueurs qualifiés pour les quarts, il affichait le plus gros pourcentage de retours de service et il totalise 57 aces, soit le cinquième meilleur total du tournoi jusqu’ici, devant Sinner.
Après son quart contre Taylor Fritz, les observateurs ont souligné la constance de Djokovic sur les grands rendez‑vous, mais aussi des signes de vulnérabilité sur certains matchs.
Djokovic : état de forme, récupération et avis des pairs
Malgré son palmarès — recordman des titres en Grand Chelem (24) — Djokovic a concédé trois sets lors de ses sorties et connu des passages à vide. Après son élimination par le Serbe, Taylor Fritz a estimé : « Je trouve qu’il a commis beaucoup plus d’erreurs que d’habitude ».
Côté adversaires, Carlos Alcaraz a franchi ses cinq tours en trois sets, laissant une impression de grande facilité par rapport à son année de sacre en 2022. Jannik Sinner, bien que laissant une manche en route, évolue à un niveau qui lui a permis de remporter cette année l’Open d’Australie et Wimbledon.
L’ancien N.1 mondial Andy Murray avait résumé l’enjeu en début d’année : « S’il parvenait, à 38 ou 39 ans à gagner encore des titres majeurs et à battre Alcaraz et Sinner (…) il pourrait revendiquer d’être le plus grand athlète de tous les temps ».
Jan‑Lennard Struff, qui a affronté Djokovic en huitièmes, a jugé que le Serbe avait affiché un « niveau énorme » et noté : « S’il continue à jouer comme ça, il aura toujours une chance. »
Pour Cameron Norrie, écarté au troisième tour : « Il a le niveau » de jeu pour battre successivement Alcaraz et Sinner. « Mais la question, c’est le physique », a‑t‑il insisté.
Douleurs au dos et à l’épaule : le joueur, longtemps considéré comme presque indestructible, doit composer avec les caprices du corps. Djokovic a drastiquement réduit son programme, au point d’avoir supprimé la tournée d’été sur dur pour se concentrer sur les trois Grands Chelems enchaînés (Roland‑Garros/Wimbledon/US Open).
Brad Gilbert a souligné cet aspect : « Je ne me souviens pas d’un joueur se limitant à trois Grands Chelems, sans tournoi dans les intervalles. C’est remarquable ».
Sur son état après le quart contre Fritz, Djokovic a déclaré : « Je ne me sens pas très frais là tout de suite, mais j’espère que dans deux jours, ce sera différent ». Il a aussi reconnu : « J’adorerais être assez en forme pour jouer cinq sets contre Carlos (…) mais je ne sais pas dans quel état sera mon corps ».
Passionné de santé et de longévité, Djokovic a intensifié ces deux dernières années sa préparation et ses méthodes de récupération, testant « les nouvelles machines, les traitements innovants » : « je suis le premier à essayer », a‑t‑il dit, tout en admettant qu’il « ne pense pas qu’il y ait grand‑chose à faire de plus », l’âge biologique restant « quelque chose d’irréversible ».
« Je ne pense pas que qui que ce soit, en ce moment, puisse battre ces deux gars coup sur coup » — Brad Gilbert
Le calendrier est clair : affronter Alcaraz vendredi en demi‑finale, puis, en cas de succès, défier Sinner dimanche. Le défi physique et la succession des adversaires de très haut niveau dessinent l’enjeu principal de la fin de tournoi pour Djokovic.