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St Ives : restrictions strictes menacent les opérateurs touristiques en Cornouailles

par Sara
Royaume-Uni

St Ives, charmante station balnéaire de Cornouailles, attire chaque année plus de 500 000 touristes. Pourtant, un conflit intense oppose désormais les opérateurs touristiques locaux à la municipalité, qui a instauré des restrictions sévères impactant lourdement l’activité et la tradition maritime de la ville.

Vue de St Ives et ses bateaux touristiques

Une politique restrictive qui criminalise les opérateurs de bateaux

Depuis plus d’un siècle, les exploitants de kiosques proposant des excursions en bateau autour de la côte de St Ives sont un pilier du tourisme local. Toutefois, récemment les capitaines et vendeurs de billets ont été confrontés à une répression accrue. Ils ont reçu des amendes de 115 € (100 £) et des menaces de sanctions pouvant atteindre 1 150 € (1 000 £), ainsi que des poursuites pénales s’ils continuent leur activité.

Cette situation fait suite à une décision du conseil municipal de réduire le nombre de points de vente autorisés de 16 à 10, tout en interdisant toute activité commerciale à proximité de la station des sauveteurs en mer (RNLI). Pour faire appliquer ces mesures, la mairie s’appuie sur les Public Spaces Protection Orders (PSPO), des ordonnances initialement conçues pour lutter contre l’ivresse publique, la mendicité agressive et les comportements antisociaux.

Conséquences économiques et témoignages des opérateurs

Les retombées sont immédiates : les opérateurs touristiques rapportent une baisse de fréquentation de plus de 10 % dans le sud-ouest de l’Angleterre. George Sanders, 26 ans, travaillant sur les bateaux depuis son adolescence, dénonce ces nouvelles règles qui ont réduit son espace d’exploitation et menacent son revenu ainsi que ses employés.

« C’est terrible ! J’ai cinq entreprises ici et j’ai perdu deux emplacements. Cela affecte directement mes revenus et ma capacité à employer des gens. Nous ne comprenons pas la raison de ces mesures, il n’y a jamais eu de problème avec la vente ambulante », explique-t-il, précisant que les accusations de blocage des sauveteurs sont infondées puisque les opérateurs ouvrent rapidement les accès pour les équipes de secours.

John Mursa, 30 ans, autre opérateur de sorties vers Seal Island, évoque une situation intenable : « Nous avons été contraints de fusionner nos entreprises avec mon frère simplement parce que nous portons le même nom, alors que nos sociétés sont distinctes. Ces restrictions rendent notre activité impossible et menacent les emplois de nos équipes. »

Un climat d’hostilité et une tradition menacée

Dan Workman, skipper de 28 ans, accuse la municipalité de criminaliser les opérateurs qui tentent seulement de faire leur travail. « Les nouvelles règles signifient que mon bateau ne pourra pas être complet cette saison. Nous faisons face à une hostilité injustifiée alors que cette activité est ancrée dans la culture locale depuis des générations. »

Malgré une proposition d’ajouter plusieurs emplacements supplémentaires sur la carte officielle des kiosques, le conseil municipal a rejeté toute négociation, imposant un ultimatum sans compromis aux opérateurs.

« Ces entreprises existent depuis des années et maintenant la mairie veut nous faire disparaître ? Ils semblent ignorer les coûts importants liés à l’entretien des bateaux et aux normes réglementaires. Ils croient que c’est juste un loisir, c’est très frustrant. »

Conflit avec la RNLI et critiques des opérateurs

La RNLI a demandé à la mairie de faire évacuer les vendeurs ambulants de leur accès pour des raisons de sécurité. Plusieurs commerçants locaux s’étaient également plaints. Pourtant, Oliver Sanders, à la tête de Four Sisters Boat Trips, réfute ces accusations :

« J’ai discuté avec de nombreux membres de la RNLI qui confirment que notre présence est bénéfique. Dès qu’un appel de secours retentit, nous ouvrons immédiatement le passage pour faciliter l’intervention. Dire que nous gênons est totalement faux. »

Il déplore que les PSPO soient employés à des fins répressives, ce qui génère des tensions inutiles et nuit à l’économie locale : « Nous attirons les touristes et les visiteurs viennent expressément pour les excursions en bateau. Cette situation risque de mettre beaucoup d’entreprises en péril, surtout après la baisse du tourisme post-pandémie. »

Réponse officielle du conseil municipal de St Ives

La mairie justifie ces changements par des préoccupations liées à la sécurité et au bien-être public, notamment à la demande de la RNLI et suite aux plaintes des riverains et commerçants concernant les comportements et le nombre de vendeurs sur le quai.

Les PSPO, introduits par la loi de 2014 sur la lutte contre les comportements antisociaux, sont conçus pour prévenir les nuisances dans les espaces publics. En cas d’infraction, une amende forfaitaire de 115 € (100 £) peut être infligée, avec un risque de pénalité pouvant atteindre 1 150 € (1 000 £) en cas de non-paiement.

Le conseil affirme avoir accordé des licences à presque toutes les entreprises, permettant la poursuite de leurs activités sous conditions strictes, et assure que les excursions en bateau restent une part importante de l’offre touristique de St Ives.

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source:https://www.thesun.co.uk/news/34582643/seaside-town-tourist-ban-criminals/

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