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Greta Thunberg appelle Keir Starmer à respecter son devoir légal d’agir pour prévenir un génocide à Gaza, déclarant cela lors d’une mission humanitaire en mer destinée à acheminer de l’aide vers le territoire. À bord d’un convoi d’aide en route vers Gaza, elle souligne une « absence énorme » de ceux qui, selon le droit international, ont la responsabilité de passer à l’action.
Contexte et appels à l’action
La militante suédoise a confié au Guardian que l’absence de responsables assurant l’application du droit international est préoccupante, et elle a ouvertement adressé un appel au premier ministre britannique avant une rencontre potentielle avec le président israélien Isaac Herzog. Dans son message à Starmer, qu’on a exhorté à ne pas rencontrer Herzog mercredi, Thunberg affirme : « Les mots que nous utiliserons pour décrire les personnes qui se trouvent du mauvais côté de l’histoire, soutenant ou commettant des crimes de guerre, ces mots n’existent pas encore, ces insultes n’existent pas encore, mais nous les utiliserons envers des personnes comme Keir Starmer ».
Elle a ajouté que des populations du monde entier « se réveillent » face à ce qui se passe pour le peuple palestinien et refusent de « regarder un génocide en direct ». « Ces gouvernements, ces personnes au pouvoir, ont le devoir légal d’agir pour prévenir un génocide et de ne pas soutenir un régime d’apartheid », a-t-elle insisté.
Le gouvernement britannique n’a pas confirmé s’il comptait rencontrer Herzog, qui a été évoqué par des juges de la Cour internationale de justice dans un contexte lié à des commentaires incendiants alimentant la guerre Israël-Gaza. Downing Street a été sollicité pour une réaction.
La flottille et l’aide humanitaire
Thunberg est accompagnée de centaines d’activistes formant la Global Sumud Flotilla, mission juridique d’aide à Gaza. L’objectif est de livrer des colis alimentaires, des lait infantiles et des fournitures médicales tout en attirant l’attention internationale sur la situation à Gaza, où les civils subissent ce que l’ONU a récemment qualifié d’urgence humanitaire grave.
Depuis le début du conflit, au moins 63 633 Palestiniens ont été tués. La sécurité des participants n’est pas garantie: au moins dix militants ont été tués lors des missions précédentes et de nombreux autres ont été blessés. Le flot évoque les actions du Freedom Flotilla Coalition, actif depuis 2008 et qui envoie des bateaux d’aide vers Gaza.
Yasemin Acar, une militante allemande qui accompagnait la Madleen avec Thunberg et qui fait partie de la mission actuelle, déclare : « Beaucoup de personnes pensent que c’est une mission suicide… Nous voyons ce qu’ils font aux Palestiniens. » Elle ajoute : « Mais la question est : pourquoi devrions-nous craindre pour notre vie alors que nous transportons uniquement une aide humanitaire à une population affamée, une famine provoquée par de nombreux gouvernements et États à travers le monde ? »
Thunberg reconnaît le risque, affirmant qu’Israël a été autorisé à agir illégalement par l’absence de répercussions de la communauté internationale. Elle déclare : « Si nous basions notre raisonnement sur le droit international et le bon sens, même les valeurs humanitaires les plus élémentaires indiqueraient qu’Israël n’a aucune raison d’attaquer nos navires. Mais nous avons vu qu’Israël se voit comme une exception au droit international, et que le monde lui permet d’agir comme il l’entend sans conséquences majeures. »
Témoignages et risques
Thiago Ávila, activiste brésilien embarqué sur la Madleen et participant à la flottille, souligne que les missions ne deviennent pas plus sûres, mais que la pression internationale sert de bouclier contre les attaques. « La raison pour laquelle nous demandons aux gens de partager la mission sur les réseaux sociaux, c’est pour nous donner de la visibilité, non pas parce qu’Israël ne veut pas nous tuer – ils veulent faire subir le même sort aux Palestiniens – mais parce qu’ils ne peuvent pas se permettre le coût politique de cela », affirme-t-il.
Thunberg insiste sur l’urgence et rappelle que les regards du monde se tournent vers Gaza, où les civils font face à une famine provoquée par des actes humains et soutenue par de nombreux gouvernements. « Le monde est attentif à cette mission, et les enfants qui meurent, les hôpitaux et les abris bombardés… tout le monde en a marre de voir cela », déclare-t-elle.
La jeune militante, connue pour son engagement climatique et nobelement nommée à plusieurs reprises, affirme que le soutien mondial se renforce : « Nous savons que le monde ne soutient pas les criminels de guerre. Chaque jour, nous voyons de nouvelles images des atrocités à Gaza et des journalistes courageux qui risquent leur vie pour les reporter. Les gens se réveillent. »
Cadre international et regards sur le droit
Plusieurs accusations de crimes de guerre ont été portées contre Israël, notamment des actes de famine et de mise à mort volontaire de civils, ainsi que l’attaque contre des travailleurs humanitaires et des médecins. On dénombre également au moins 248 journalistes tués à Gaza au cours des 22 derniers mois. Thunberg affirme que certains n’étaient pas au courant de ce qui se passait auparavant, mais que « nous n’avons plus le privilège de dire que nous n’étions pas informés », car les images quotidiennes montrent des enfants affamés et des familles cherchant des parties manquantes de leurs proches sous les décombres.
Elle conclut: « Quiconque a un minimum d’humanité et de sens commun peut voir qu’il n’existe absolument aucune justification, peu importe les arguments fabriqués qu’Israël avance. » Pour autant, Israël affirme ne pas chercher à être accusé de génocide et soutient que ses actions militaires visent à détruire le Hamas et à sauver des otages israéliens.